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"C'est un ami, pourquoi je serais en danger ?" : Caroline Vigneaux victime de viol

Publié le Lundi 06 Mai 2024
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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"Je ne bouge pas, ne crie pas. J'étais tétanisée,". L'humoriste stand up Caroline Vigneaux s'est confiée sans détour sur le viol dont elle a été victime. L'agresseur ? Un ami...
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Sur scène, le succès de Caroline Vigneaux se poursuit de plus belle, tant et si bien que l'artiste s'affiche aujourd'hui dans son dernier spectacle, In Vigneaux veritas. Mais dans les pages de La Tribune dimanche, l'humoriste est revenue sur un événement bien moins heureux.

A savoir ? Le viol dont elle a été victime. Nous sommes en 2001. Caroline Vigneaux a 26 ans seulement. Le meilleur ami de son ex vient chez elle un soir. Autrement dit, un ami. "Je le laisse entrer. Il reste dormir", relate-t-elle. Cependant, dans son sommeil, Caroline Vigneaux est soudain réveillée par quelque chose : elle comprend que l'ami en question en train de la violer.

"Et puis je me suis dit, c'est un ami, alors pourquoi je serais en danger ?". Quand elle comprend sa situation, l'artiste éprouve alors un phénomène bien connu des victimes de viol : ce que l'on appelle la sidération. Elle le décrit avec précision : "Je ne bouge pas, ne crie pas. J'étais tétanisée..."

"Je ne voulais plus l'ouvrir"...

A La Tribune, Caroline Vigneaux relate encore : "Une fois terminé, il s'est rhabillé, puis est parti... Je n'en ai pas parlé car je n'avais pas envie qu'on me colle une étiquette, qu'on me regarde différemment. J'ai décidé de vivre avec. J'ai mis cette agression sexuelle dans une petite boîte bien fermée à clé dans ma tête. Je ne voulais plus l'ouvrir"

Des mots poignants qui témoignent fortement d'un autre phénomène trop familier, le victim blaming. Autrement dit, l'inversion de la culpabilité victime/agresseur. Cette dernière, que cela soit par les remarques et jugements d'autrui, ou bien les siens, se sent coupable du viol dont elle a fait l'objet. C'est très courant.

"Mais avec le mouvement #MeToo, je me suis dit que je n'étais pas la seule et ça m'a fait du bien de savoir que ce n'était pas moi, le problème. J'ai trouvé ces femmes courageuses et j'ai eu envie de leur dire merci. Grâce à elles, j'étais mieux dans ma tête et dans ma peau", achève cependant la comédienne.

En France, rapporte le Ministère de l'Intérieur, les services de sécurité ont enregistré près de 84 000 victimes de violences sexuelles en 2023, soit une augmentation de 6 % par rapport à l'an passé. Et encore, cela ne concerne "que" les victimes de viol hors cadre familial - l'on sait que c'est au sein de ce cadre, et des proches, que se produit la majorité des viols et des agressions sexuelles, mais aussi des tentatives de viols. "Qu'elles soient mineures ou majeures, les femmes sont largement majoritaires parmi les victimes de ce type de violence (85 %)", observe encore le site du Ministère.