Culture
En 2019, les réalisatrices étaient plus que jamais présentes à Hollywood (et c'est réjouissant)
Publié le 3 janvier 2020 à 12:00
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
En 2020, les femmes prennent les commandes des films "comic-books" les plus attendus de l'année, de "Birds of Prey" à "Black Widow". Mais en 2019, les réalisatrices étaient déjà présentes à Hollywood. Plus que jamais, même.
Greta Gerwig, réalisatrice de l'acclamé "Little Women" Greta Gerwig, réalisatrice de l'acclamé "Little Women"© BestImage
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Wonder Woman 1984. Black Widow. The Eternals. Birds of Prey. En 2020, les blockbusters Marvel et DC Comics ne seront pas simplement portés par des icônes féminines, ils seront également réalisés par des femmes. Des cinéastes talentueuses comme Patty Jenkins, Cate Shortland, Chloe Zhao, Cathy Yan. Cette team de wonder women n'arrive pas par hasard : en 2019 déjà, les réalisatrices étaient plus que jamais présentes à Hollywood.

Toujours pas suffisamment, diraient certains (et c'est vrai), mais cela n'a rien de négligeable. Douze des 113 réalisateurs des 100 meilleurs films de l'année dernière étaient des femmes, nous explique ce compte-rendu du New York Times. A l'origine, une très minutieuse recherche menée par la Annenberg Inclusion Initiative de l'Université de Californie du Sud, qui puise ses données de la database de notation Metacritic.

Vous avez certainement déjà vu certains de ces succès critiques et publics : Les filles du Dr March de Greta Gerwig (on vous en dit le plus grand bien ici), Captain Marvel d'Anna Boden et Ryan Fleck, La Reine des Neiges 2 de Jennifer Lee et Chris Buck, Hustlers de Lorene Scafaria, Queen & Slim de Melina Matsoukas... Ce chiffre, correspondant à seulement 10 % du total, vous semble peut-être totalement anecdotique. Mais en vérité, poursuit le journal américain, c'est un record "historique" ! Faut-il s'en réjouir ?

Il était une fois à Hollywood
Lorene Scafaria, à la barre du très intrigant "Hustlers" © BestImage

Réponse : bien sûr. Savoir que parmi les films plus rentables de l'année figurent les oeuvres de réalisatrices encore trop méconnues n'a rien d'anodin - et c'est même jubilatoire. D'autant plus que parmi les "meilleurs films" de 2018, seulement cinq étaient mis en scène par des femmes, précise l'étude de la Annenberg Inclusion Initiative. Voir ce chiffre doubler d'une année à l'autre nourrit nos espoirs quant à l'évolution des mentalités et, surtout, celle de l'industrie hollywoodienne. Oui, messieurs les décideurs, un film réalisé par une femme peut être un succès.

Et le message commence à circuler. Un quart des metteurs en scène embauchés par Universal Pictures l'an dernier étaient des femmes. En 2019 encore, 15% des réalisateurs à la barre des productions des grands studios étaient des réalisatrices. "C'est la première fois en 13 ans que nous constatons un changement dans les pratiques d'embauche des réalisatrices", s'enthousiasme Stacy Smith, l'instigatrice de cette recherche.

Et là, vous attendez toujours le "oui, mais...". Alors allons-y : pour Martha Lauzen, directrice du Center for the Study of Women in Television and Film de l'Université de San Diego (focalisé sur la représentation des femmes à l'écran et le respect de la diversité), ces résultats ne sont que l'arbre qui cache la forêt. En prenant en compte 500 productions hollywoodiens sorties l'an dernier, la chercheuse a découvert que les femmes étaient davantage vouées aux postes-clés "en coulisses". C'est à dire, des métiers de l'ombre. Qu'elles occupent "quatre fois plus" que leurs homologues masculins.

Et ce chiffre est inchangé par rapport à 2018, poursuit le New York Times. Il stagne. En vérité, les femmes n'occupent un poste de réalisatrice, directrice de la photographie, scénariste ou productrice que sur un tiers de ces 500 films. La route est encore longue. "Il est étrange de parler de "sommets historiques" alors que l'on demeure si loin de la parité", déplore en ce sens Martha Lauzen. Autre bémol des plus éloquents, un gros studio comme Paramount Pictures n'a engagé aucune femme à la tête de ses prods... au cours des cinq dernières années (!).

Et en 2020, le palmarès de la future cérémonie des Golden Globes snobe comme jamais les réalisatrices, excluant Greta Gerwig, Lulu Wang (The Farewell) ou encore Olivia Wilde (Booksmart) de ses catégories phares. Preuve en est qu'il y a encore beaucoup à faire à Hollywood pour valoriser le leadership au féminin. Et l'on en attend pas moins de cette nouvelle décennie.

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