1- « Un homme doit choisir. En cela réside sa force : le pouvoir des décisions. » Paulo Coelho
Dans un contexte actuel de rendement, de productivité, où la société célèbre la réussite et la performance individuelle, on associe souvent la notion de pouvoir à la faculté de choisir, de décider. Au final, l'enjeu du choix importe moins que l'action même de choisir, comme le résumait avec ironie Pierre Waldeck-Rousseau qui considérait que « gouverner, c'est choisir entre deux inconvénients ». Une personne qui ne sait pas trancher dans le vif n'a pas l'âme d'un décideur et dans l'imaginaire collectif, sera jugée incapable d'agir, d'avancer, de mener.
2- « Choisir, c'est être libre. » Claudy Mailly
Avoir la possibilité de faire des choix, c'est avant tout une liberté d'action. Une prérogative d'ordre pratique ou matériel qui nous rend libre physiquement de notre corps, de nos mouvements et de nos actes.
3- « La volonté trouve, la liberté choisit. Trouver et choisir, c'est penser. » Victor Hugo
Bien plus encore qu'un droit « corporel » fondamental, choisir est aussi une forme de liberté de l'esprit. Cela implique, en effet, d'engager sa propre réflexion, de prendre la pleine conscience intellectuelle du champ des possibles, pour ensuite les hiérarchiser en fonction de ses valeurs ou croyances personnelles. Jean Giono le pensait aussi : « imaginer, c'est [déjà] choisir ».
4- « Entre deux maux, il faut choisir le moindre » Aristote
Mais la difficulté de choisir a fait naître toute une école de « fatalistes » qui pensent qu'il ne faut choisir que lorsque nous y sommes acculés. Selon eux, un choix est obligatoirement passif et résigné, fait par dépit (« Il faut toujours subir pour choisir » Patrick Sharam). Il ne peut y avoir de choix actifs, libres ou heureux. (« l'homme n'est libre que de choisir sa servitude » Maurice Chapelan).
5- « Ne pas choisir, c'est encore choisir. » J.P Sartre
D'autres contournent les difficultés liées à la nécessité de choisir, en faisant du « non-choix » une philosophie de vie, voire un véritable cheval de bataille. Le non-choix s'inscrivant alors dans une démarche active, où l'ambivalence est clairement affichée et revendiquée, et qui permet, chaque fois que cela est possible, de ne renoncer à rien.
6- « Choisir, c'est se priver du reste » André Gide
Car en effet, tout choix implique une notion de sélection, d'exclusion donc de renonciation et de sacrifice : ce qui est gagné l'est au détriment de ce qui est perdu. La satisfaction procurée grâce au choix se trouve en quelque sorte « endeuillée » par la perte concomitante inévitable.
7- « Qui veut choisir prend souvent le pire » Mathurin Régnier
Enfin, choisir c'est aussi prendre ses responsabilités, là où il serait plus confortable de rester dans le statu-quo rassurant. C'est accepter de faire face aux conséquences induites par ses choix, prendre le risque de se tromper et de se compromettre aux yeux des autres.
Tantôt synonyme de liberté, tantôt de contrainte, tout choix comporte ainsi des conséquences. Mais toutes ne sont pas prévisibles, ni maîtrisables. Choisir, c'est alors accepter cette part d'aléatoire et « lâcher-prise » : en cela réside aussi toute la difficulté de choisir. A n'en pas douter les « éternels indécis » ont encore de beaux jours devant eux.
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