Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre la mise à tabac de femmes saoudiennes par des policiers à l'entrée d'un centre d'hébergement pour orphelines dans la ville de Khamis Mushait, au sud-ouest du pays. On peut y voir des policiers armés de bâtons, de gourdins et de ceintures en cuir se ruer sur ces jeunes femmes pour les frapper.
La vidéo se propage sur internet depuis le 31 août. Comme le rapporte Courrier International, c'est la direction de l'orphelinat qui aurait exigé l'intervention des forces de l'ordre "pour mettre fin à un mouvement de protestation des jeunes femmes", réclamant le respect de leurs droits bafoués dans le pays.
Les policiers auraient également essayé de confisquer les téléphones filmant la scène. "La séquence a été postée par un utilisateur qui dit vivre à l'orphelinat, mais l'information n'a pas pu être vérifiée par l'AFP. Aucune réaction de responsables saoudiens n'a pu être obtenue dans l'immédiat", précise L'Orient Le Jour.
Cette vidéo glaçante qui en dit long sur le traitement des femmes en Arabie saoudite. "Ces images montrent que les femmes continuent d'être en position de faiblesse en Arabie saoudite", a déploré le défenseur des droits humains Abdullah Al-Juraywi de l'ONG Diwan London.
Cette vidéo a bousculé le pays. Une enquête pourrait être ouverte, et des sanctions prononcées contre les agresseurs. Cependant, "les défenseurs des droits humains saoudiens craignent que ce ne soient pas les policiers qui soient sanctionnés, mais les victimes et celles qui ont révélé les événements", note Courrier international.
"Un système de tutelle masculine est en place en Arabie saoudite, donc les femmes sont considérées comme des mineures jusqu'à la fin de leur vie. En Arabie saoudite, il y a des 'care homes', des prisons où les femmes sont emmenées pour désobéissance ou si elles se plaignent de violences. Pour résumer, quand une femme est victime de violence, elle va en prison", dénonce à Vanity Fair la militante pour les droits humains, Lina Al-Hathloul.
Un état des lieux alarmant.