"Selon la Maison Blanche, une femme travaillant à temps plein gagne 77 cents pour chaque dollar qu'un homme touche". Le bar new yorkais "The Way Station" a décidé d'utiliser ce constat de départ pour organiser une soirée dédiée à lutter contre les inégalités salariales. Baptisé "77% on 7/7", l'événement propose ce mardi (7 juillet) à toutes les clientes de la soirée de se voir facturer seulement 77% de ce qu'elles auront consommé.
Sur son blog, le bar décrit son initiative en quelques mots : "Le 7 juillet, on facturera à toutes les femmes 77% de ce qu'elles nous doivent, toute la nuit. Votre note est de 30 dollars ? Vous payez 23. Vous voulez un malt scotch à 9 dollars ? C'est seulement 7. Et toute les bières pression à 7 dollars seront facturées 5. Essayons de niveler le terrain de jeu, même si ce n'est que pour une nuit. Les femmes méritent mieux. Reconnaître cette différence n'est qu'un début."
"D'où sort ce chiffre de 77% ?", s'interroge le site Mic. Il s'agit outre-Atlantique du chiffre le plus couramment avancé par le ministère du travail, la Maison Blanche et les organisations féministes pour évoquer le problème des inégalités de salaire entre hommes et femmes. Ainsi à la sortie des études supérieures, les femmes gagneraient 3 dollars de mois que les hommes dans le pays.
Certains observateurs critiquent pourtant cette statistique de 77%, en soulignant qu'elle exagèrerait la situation dans la mesure où les hommes occupent de façon disproportionnée des emplois mieux payés. Selon le site Politifact, ce fossé de salaire en fonction du genre serait plutôt situé autour de 93 ou 95% pour chaque dollar gagné par un homme.
Rappelon qu'en France aussi, les inégalités de salaire entre hommes et femmes persistent. Selon un rapport du gouvernement, l'écart serait de 19,2% pour un équivalent temps plein. Surreprésentées dans des postes souvent peu rémunérés, les femmes ont toujours des salaires inférieurs à ceux des hommes. Une discrimination économique qui commence dès la sortie du système scolaire, pèse sur le quotidien et finit par se répercuter sur le montant des retraites des travailleuses françaises.