La scène se passe pendant la Coupe du Monde qui a lieu en ce moment même en Russie. Sur une vidéo devenue virale, des Brésiliens font chanter à une Russe ce qu'elle croit être un hymne de soutien. Encerclée par une dizaine d'hommes, elle répète sans comprendre "vagin rose, vagin rose" et saute avec eux.
Plusieurs stars brésiliennes ont réagi à cette vidéo misogyne, comme la présentatrice Fernanda Lima : "Ce n'est pas drôle, c'est du machisme, de la misogynie et c'est honteux, totalement honteux". C'est elle qui avait fait le tirage au sort de la Coupe du Monde en 2014. "Quelle honte", a déploré Bruna Marquezine, une star de télénovelas, petite amie de la superstar de l'équipe nationale brésilienne Neymar. L'actrice Mônica Martelli a par exemple dit sur Twitter : "Ce n'était pas une blague. C'était du machisme, de la misogynie. C'était du racisme. Un épisode malheureux de harcèlement gratuit, d'humiliation et de sexualisation. Cela ne doit jamais se répéter".
La journaliste sportive brésilienne Milly Lacombe a également écrit sur son compte : "On dirait que les gars de la vidéo ont peur de perdre leur travail, est-ce qu'on doit avoir pitié ? Qu'ils aillent se faire foutre".
Car ce dérapage ne va peut-être pas rester impuni. Plusieurs des protagonistes de la vidéo ont été identifiés. Selon El Pais Brésil, le premier serait Diego Valença Jatobá, un avocat mais aussi ancien secrétaire du Tourisme, du Sport et de la Culture d'une ville du nord-est du Brésil. Il travaillerait aujourd'hui dans l'événementiel. Le deuxième, Eduardo Nunes, est un lieutenant de police militaire dans le sud du pays. L'attitude du lieutenant ayant été jugée incompatible avec sa fonction, une procédure disciplinaire a été déclenchée par sa hiérarchie. Un troisième larron serait Luciano Gil Mendes Coelho, un ingénieur. Ce dernier avait été arrêté en 2015 dans une enquête pour détournement de fonds publics. Les autres hommes de la vidéo n'ont pas encore été identifiés.
Sur les réseaux sociaux, les hashtags #MachismoNaCopa et #NãoPassarão ("Le machisme dans la coupe" et "Ne passera pas") ont été utilisés pour dénoncer ces comportements, souvent en réutilisant un cartoon du dessinateur Gilmar.
Alerté, le ministère des Affaires étrangères brésilien a réagi et a publié un guide consulaire à destination des supporters avec des recommandations. Il précise à l'AFP : "Ce guide recommande expressément d'éviter toute violence verbale, visuelle ou physique, particulièrement des actes insultants ou humiliants".
Ce lamentable canular n'est pas le seul débordement de ce genre pendant cette Coupe du Monde. Des supporters péruviens et argentins ont quant à eux fait dire à des jeunes filles qu'elles allaient avoir des relations sexuelles avec eux. Bien sûr sans qu'elles n'en comprennent un mot. Classe.