Cette année, présidence aidant, les femmes seront majoritaires dans le jury du Festival de Cannes. Outre Jane Campion, quatre femmes ont été choisies pour départager les films présentés sur la Croisette du 14 au 25 mai : la réalisatrice Sofia Coppola et les actrices Carole Bouquet, Leila Hatami et Jeon Do-Yeon. Du côtés des hommes, les acteurs Gael Garcia Bernal et Willem Dafoe ainsi que les réalisateurs Nicolas Winding Refn et Jia Zhangke.
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— Festival de Cannes (@FdC_officiel) April 28, 2014
Chaque année, le célèbre festival est la cible des critiques en raison du faible nombre des femmes sélectionnées. Au point que le délégué général, Thierry Frémaux, a évoqué lui-même au moment de l’annonce officielle de la sélection le nombre de films réalisés par des femmes : « C’est quinze réalisatrices qui seront présentes… Je ne le disais pas avant pour les réalisatrices, mais là, je le dis. »
Or, en dépit de ce chiffre avancé par Thierry Frémaux, on ne compte que deux femmes candidates à la Palme d’or : une habituée, Naomi Kawase et une nouvelle tête, Alice Rohrwacher. La plupart des femmes annoncées sont en effet reléguées dans les autres catégories, telles « Un Certain Regard », où seront présentes, entre autres, Asia Argento ou Pascale Ferran. Deux femmes sur dix-huit, c’est certes plus qu’en 2013, où Valeria Bruni-Tedeschi concourait seule avec Un château en Italie face à dix-neuf hommes, mais c’est moins qu’en 2011, par exemple, où quatre femmes figuraient en compétition officielle.
Conférence de presse #Cannes2014 1ère partie par CannesFestTV
Conférence de presse #Cannes2014 2ème partie par CannesFestTV
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Ces « quinze réalisatrices » vantées en conférence de presse ne sont-elles, dès lors, que poudre aux yeux ? Jane Campion, la présidente du jury, dont les films questionnent bien souvent la place des femmes, a été la première cette année à évoquer les accusations de sexisme portées contre le plus grand festival de cinéma du monde. « Tu m'as choisie parce que je suis une femme? », aurait-t-elle ainsi lancé à Thierry Frémaux. « Bien sûr que non », aurait répondu celui-ci avec le sourire.
Une chose est sûre, la question reste difficile à trancher dans la mesure où le festival donne peu d'informations ces critères de sélection. Ainsi, combien y avait-il de films de réalisatrices sur les 1750 soumis au départ ? Nous n'en savons rien. Demeure, néanmoins, cette sensation tenace et assez désagréable : à Cannes, on préfère encore voir les femmes jouer les cautions glamour sur le tapis rouge plutôt que derrière la caméra.