À quelques heures de la projection de « Saint Laurent » de Bernard Bonello, ce samedi 17 mai, la tension monte, et les critiques ne parlent que de cela. Le deuxième biopic de l'année consacré au couturier Yves Saint Laurent est porté par un casting cinq étoiles: sont notamment à l'affiche Gaspard Ulliel, Jérémie Rénier, Léa Seydoux, Louis Garrel ou encore Amira Casar. Le film rassure en affichant sa différence, avec une esthétique aux antipodes de la version de Jalil Lespert. Il ne sera d'ailleurs pas question des mêmes moments de vie du couturier. Mais tout cela n'avait initialement pas suffi à dissiper toutes les craintes des professionnels du milieu du cinéma à l'annonce du film de Bertrand Bonello. Pour mémoire, voici la bande annonce du biopic sorti quelques mois plus tôt:
Difficile d'imaginer en effet que le jeu d'acteur de Pierre Niney, excellent et brillant dans la peau d'Yves Saint Laurent, ne puisse être surpassé. L'acteur devrait prochainement participer à un biopic très attendu sur Jacques-Yves Cousteau. Mais le film de Bonello a réussi à piquer la curiosité des journalistes. Peu de concret a filtré - tout juste un court teaser de quelques secondes, qui a fait dire à l'un de nos confrères qui « imagine déjà [Pierre Niney, ndlr] avoir le César 2015 », qu'il restait tout de même « bouche bée » à la vue de l'extrait, malgré sa « peur de découvrir la version de Bonello ». Certains parient déjà sur un prix de la meilleure interprétation pour Gaspard Ulliel. La projection de ce soir commence en tout cas à faire couler beaucoup d'encre. En attendant la sortie du film dans les salles le 1er octobre, voici le fameux extrait du film:
Les critiques étrangers semblent a priori tout aussi conquis. À l'instar de Scott Foundas, du magazine américain Variety, qui semble au passage avoir eu la chance de voir le film avant tout le monde. Son tweet illustre bien toute l'agitation qui se cristallise autour du film, à quelques heures de la projection. On imagine que les places, ce soir, seront chères dans la grande salle du Palais des Festivals:
La mode retrouvé: Bonello's SAINT LAURENT is a ravishing object, esp. in its Proustian final third. Helmut Berger sublime as the old SL.
— Scott Foundas (@foundasonfilm) May 17, 2014
La mode retrouvé (sic): Le Saint Laurent de Bonello est un objet ravissant, tout spécialement dans son dernier tiers Proustien. Helmut Berger est sublime dans le rôle de Saint Laurent âgé.
Il semble donc que Bertrand Bonello, réalisateur niçois à qui l’on doit le film « L’Apollonide - souvenirs de la maison close » devrait réussir à s’éloigner de l’étiquette « Yves Saint Laurent » pour laisser place à son « Saint Laurent ». Et si le stress de la montée des marches devrait un peu se faire sentir pour l’équipe ce soir - rien de plus normal -, la tension devrait vite redescendre si le film tient ses promesses. Quant au verdict du jury, il faudra attendre le 24 mai prochain. Pour ne rien rater des autres sensations de cette 67e édition du festival de Cannes, consultez notre « antisèche ».