Alors que son dernier film, « Tom à la ferme », un thriller en forme d’hommage à Alfred Hitchcock est sorti en France il y a quelques semaines, voici Xavier Dolan au Festival de Cannes, en compétition officielle cette fois. Depuis la projection de « Mommy », son cinquième long-métrage, la même question revient sur les lèvres des festivaliers : la Palme d’Or ira-t-elle cette année à un jeune prodige de 25 ans ?
« Je commençais à m’ennuyer pendant ce Festival de Cannes, mais là je viens de me prendre une grosse claque ». Voilà le type de commentaires à chaud qu’on pouvait entendre à l’issue de la projection du film, où quelques stars étaient présentes, parmi lesquelles Jessica Chastain.
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Incroyablement mature, comme toute sa filmographie, Xavier Dolan démarre son long-métrage en empruntant une forme quasi-biblique. Après « J’ai tué ma mère », en 2009, il aborde à nouveau les relations complexes entre une mère et son fils adolescent, puisque le film montre les difficultés que rencontre une veuve pour élever son fils instable en dehors du système scolaire. Après avoir été malmenée dans ce premier film en forme de cri de rage, la figure maternelle, toujours incarnée par Anne Dorval, est ici réhabilitée par le jeune réalisateur.
Pari réussi pour Xavier Dolan, qui a emballé les coeur avec ce drame familial intense et fait taire ses détracteurs. Malgré son rythme infernal, « Mommy » ne s'essouffle à aucun moment et met en lumière un trio d’acteurs absolument bluffant ; outre Anne Dorval et Suzanne Clément - une autre habituée des films du prodige québécois, on découvre le jeune Antoine Olivier Pilon, qu’on pouvait apercevoir dans le clip controversé réalisé par Xavier Dolan pour Indochine.
Leur performance à tous les trois a bouleversé les critiques au point que certains s’accordaient au sortir de la salle pour dire que, si Xavier Dolan méritait la Palme d’Or, ses acteurs devaient être honorés au même titre. La « jurisprudence » Adèle ?