Ai Weiwei est sans doute l’artiste chinois le plus populaire de son époque. C’est aussi parce qu’il est à l’aise dans son époque, qu’il parle et s’exprime spontanément, que le gouvernement de Pékin ne lui laisse pas de répit. En 2011, il a été arrêté et enfermé pendant 81 jours entre avril et juin, puis assigné à résidence, et condamné à verser 15 millions de yuans d’impôts (1,5 million d’euros), sans aucune justification des autorités. Sa très grande popularité sur Twitter et sur Internet en général ont donné lieu à un élan de solidarité en sa faveur : 9 millions de yuans ont été collectés.
Blogueur et tweetos invétéré, il diffuse massivement son œuvre et tisse sur la Toile son réseau de followers dissidents, « cet outil essentiel qu’est le Net est en train de construire la société civile chinoise », déclare-t-il dans une interview accordée à Libération (édition de ce jour). A défaut d’accueillir l’homme, l’Europe accueille ses œuvres photographiques, à Paris et à Berlin (Martin-Gropius-Bau).
C’est bien lui qui a sélectionné avec soin les centaines de photos parmi ses 250 000 clichés pour l’exposition « Entrelacs » qui s’ouvre aujourd’hui au Jeu de Paume. Depuis New York, qu’il découvre dans les années 80, où il s’arrête sur les nœuds et les dérapages du capitalisme, jusqu’aux images de la Chines des années 90, puis des années 2000, où c’est « Internet » qui donne aux gens le « pouvoir de communiquer », comme il l’explique dans le quotidien Libération, Ai Weiwei donne à voir son extrême liberté de ton et son idéal de transparence.
Ai Weiwei, « Entrelacs », au Jeu de Paume du 21 février au 29 avril 2012.
Plus d’infos
Laisser tomber une urne de la dynastie des Han, 1995, Ai Weiwei, Triptyque, tirages n&b
Crédit photo : Ai Weiwei
Crédit photo haut : Ai Weiwei/Étude de perspective – Tiananmen, 1995-2003, Ai Weiwei.Tirage n&b
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