À 83 ans, le journaliste-écrivain-cinéaste Pierre Schoendoerffer vient de mourir des suites d'une opération à l'hôpital Percy à Clamart (Hauts-de-Seine), a annoncé sa famille. Auteur de nombreux romans et films, le réalisateur s’est fait connaître avec son film bouleversant sur la guerre d’Indochine « La 317e section ». Tourné deux ans plus tard « La section Anderson » recevait l'Oscar du meilleur film documentaire.
Pierre Schoendoerffer est né en 1928 à Chamalières (Puy-de-Dôme). À 19 ans, il embarque comme matelot sur un caboteur suédois et passe dix-huit mois dans la Baltique et en mer du Nord. Il s’engage en 1952 au service cinématographique des armées, où il fait ses débuts de caméraman en Indochine. Il filme pendant trois ans les horreurs de la guerre, est fait prisonnier par le Viêt Minh à Dien Bien Phu (1954). Démobilisé, il devient correspondant de guerre pour le magazine Life. Il rencontre à Hong Kong Joseph Kessel, dont il adaptera le roman La Passe du diable à l’écran, en 1958. Du Vietnam à l’Algérie, Pierre Schoendoerffer est sur tous les fronts, menant une triple carrière d’écrivain, de grand reporter (Paris-Match, ORTF) et de cinéaste. Après le succès de « La 317e section » et de « La section Anderson », dont il est l’auteur et le réalisateur, Pierre Schoendoerffer écrit et adapte à l’écran « Le Crabe tambour » (1977, Grand Prix du roman de l’Académie française), puis « l’Honneur d’un capitaine » (1982). Le cinéaste y peint à nouveau des soldats luttant pour l’honneur, sans illusion sur l’issue du combat. Avec « Dien Bien Phu », il réalise une puissante fresque guerrière doublée d’une méditation sur les sacrifices inutiles.
Crédit photo : AFP
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