Nancy : Gloria (Béatrice Dalle) vient d’être mise à la porte de l'appartement de son compagnon. Celui-ci jette par la fenêtre les derniers effets personnels de cette quadragénaire à la punk attitude. A la rue, Gloria rejoint ses amis dans un garage-bar, à la recherche de quelqu'un susceptible de l'héberger. Gloire du PAF et vedette de la presse, Frances (Emmanuelle Beart) est, quant à elle, de passage à Nancy. Celle qui a connu Gloria dans son adolescence la retrouve dans son squat, l’invite à boire un verre, puis à passer la nuit dans sa chambre d'hôtel…
Ainsi commence « Bye Bye Blondie », la dernière réalisation de Virginie Despentes, adaptée de l’ouvrage du même nom (Grasset 2004). Mais, là ou le roman décrivait l’histoire d’amour passionnelle entre Eric et Gloria, la cinéaste préfère porter à l’écran les tribulations d’un couple lesbien. « Lorsque j’ai commencé le travail d’adaptation, je suis restée fidèle au roman, aux personnages et à l’époque. Et puis, j’ai commencé à galérer parce que je n’arrivais pas à imaginer quel acteur je pouvais mettre en face de Béatrice Dalle », se souvient-elle.
« Il fallait quelqu’un capable d’assurer face à Béatrice Dalle »
A l’époque, Béatrice Dalle et Virginie Despentes habitent le même quartier et se voient régulièrement. « On a passé une journée à s'amuser en passant en revue les comédiens avec lesquels Béatrice aimerait tourner ou qu’elle aimerait embrasser à l’écran. Sans succès. C’est elle qui m’a ensuite suggéré de remplacer le rôle masculin par une fille. » Il n'en fallait pas plus à celle qui ne se considère toujours pas comme une réalisatrice à part entière, malgré trois longs métrages à son actif. « J’ai tout de suite pensé à Emmanuelle Béart ; il fallait quelqu'un capable d’assurer face à Béatrice Dalle ! Il y avait aussi l’envie inconsciente et vaguement perverse de réunir les deux icônes hétéros de ma génération qui ont dû, à un moment donné, éveiller le désir de tous les garçons », avoue-t-elle.
« Pour un film sur deux lesbiennes, c’était bien d’avoir des actrices comme Emmanuelle et moi », confie, quant à elle, Béatrice Dalle. Et lorsqu’on l’interroge sur le thème de l’homosexualité au cinéma, elle constate simplement que « pour Virginie, c’est important de donner aux couples lesbiens une visibilité et je la comprends. C’est vrai aussi des gays, souvent réduits à la caricature de ‘Pédale douce’ ou qui vont loin dans le hardcore ». Douze ans après « Baise-moi », Virginie Despentes propose donc un long métrage rock’n roll qui ne laissera personne indifférent…
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