Après la tension des semaines de campagne et le stress des soirées électorales, la politique laisse place au cinéma. Une parenthèse culturelle plus que bienvenue qui sera inaugurée ce soir vers 19h15 par la pétillante comédienne de « The Artist », Bérénice Bejo, maîtresse de cérémonie de ce 65e Festival de Cannes. L’an dernier, c’est Mélanie Laurent qui s’y était collée. L’Italien Nanni Moretti succède à Robert de Niro en tant que président du jury. Comédien, réalisateur (« La Chambre du fils », Palme d’or 2001), et cinéphile exigeant, il est connu pour ses jugements tranchés et pourrait créer la surprise lors du palmarès du 27 mai. Il sera entouré par une équipe de comédiens et de réalisateurs confirmés tels Diane Kruger, Emmanuelle Devos, Ewan McGregor, et Alexander Payne, auxquels se greffe pour la première fois un couturier. Si Jean-Paul Gaultier habille chaque année des actrices pour le tapis rouge, il passe cette fois de l’autre côté pour visionner et juger les 22 films en compétition.
La sélection officielle, avec son lot de réalisateurs incontournables – Jacques Audiard, Ken Loach, David Cronenberg, Alain Resnais, Abbas Kiarostami- et de comédiens aguerris aux flashs de la Croisette - Nicole Kidman, Brad Pitt, Sean Penn, Bruce Willis et Marion Cotillard- accorde néanmoins leur place aux jeunes. Zac Efron, Robert Pattinson, Kirsten Stewart font leur baptême de Cannes pour présenter des opus plutôt intellos que « films d’ados » : « Sur la route », l’adaptation attendue depuis des années du roman de Jack Kerouac, « Cosmopolis » tiré du livre de Don DeLillo.
L’affiche de cette édition met à l’honneur la star des stars hollywoodiennes, Marilyn Monroe, à l’occasion des 50 ans de sa disparition, comme pour faire écho aussi au grand retour en force des Américains dans la compétition cannoise : le réalisateur indépendant Wes Anderson, remarqué notamment pour « La Famille Tenenbaum » (2001) et applaudi avec « A bord du Darjeeling Limited » (2007), présentera en ouverture un film frais et souriant, « Moonrise Kingdom », où l’on retrouve Edward Norton en chef scout et Bill Murray en père loufoque. Jeff Nichols présentera « Mud » avec Matthew McConaughey, Lee Daniels, nominé aux Oscars 2010 pour le film « Precious », viendra défendre « The Paperboy », qui réunit Nicole Kidman et John Cusack. On attend également John Hillcoat, qui avait adapté à l’écran en 2009 le best-seller de Cormac Mc Carthy, « La Route », pour « Des hommes sans loi », une fresque sur l’époque de la Prohibition avec Gary Oldman, Jessica Chastain, et le jeune qui monte toujours, Shia LaBeouf.
En 2011, « The Artist » de Michel Hazanavicius était ajouté au dernier moment et créait la surprise en offrant à Jean Dujardin un Prix d’interprétation. « The Tree of Life » de Terrence Malick, avait bouleversé le jury et remporté la Palme d’or. Pour cette édition, les espoirs du côté français se portent en force sur le nouveau film de Jacques Audiard, « De rouille et d’os », non seulement parce que le réalisateur de « Un prophète » (Grand Prix du Jury à Cannes en 2009) rafle en général les prix les plus prestigieux du 7e art : César du meilleur film en 2006 pour « De battre mon cœur s’est arrêté », Prix du Meilleur scénario à Cannes en 1996 pour « Un héros très discret », mais encore parce qu’il réunit Marion Cotillard et Matthias Schoenaerts dans des rôles puissants et violents, des rôles taillés pour un Prix d’interprétation. Ce serait une première pour l’actrice de « La Môme ».
Crédit photo : AFP
Festival de Cannes 2012 : un jury prestigieux
Cannes 2012 : et les films sélectionnés sont…
Festival de Cannes : le collectif La Barbe dénonce une sélection sexiste