Joana Vasconcelos a trouvé preneur pour son lustre baptisé « A Noiva » (The Bride ou La Fiancée). Cette œuvre, qui devait faire partie de l’ensemble de l’exposition consacrée à l’artiste portugaise au Château de Versailles, avait été « censurée » à cause du matériau qui la compose : des milliers de tampons hygiéniques OB. Le Centquatre (Paris 19e), lieu d’exposition et de rencontres autour de l’art contemporain et de la culture, s’est montré plus ouvert en acceptant d’accrocher l’œuvre en tampons de 5 mètres de haut, à partir du 5 juillet.
Quinze autres œuvres de Joana Vasconcelos ont néanmoins pris possession des parcs et du Château de Versailles, succédant à Jeff Koons et à ses homards pop-kitsch, et à une liste d’artistes 100% masculine. La première invitée de Versailles propose donc un parcours dédié aux femmes, en insistant particulièrement sur les savoir-faire artisanaux comme le crochet, la joaillerie, la marqueterie ou la dentelle, qu’elle associe volontairement à des figures de la virilité comme les deux lions imposants déposés dans la salle des Gardes et recouverts de dentelle blanche.
Le clou de l’exposition et de cet hommage à la condition bridée des femmes reposait sur le lustre décrié, d’où la frustration de la portugaise qui, citée par La Croix, reconnaît que l’œuvre a « déjà fait scandale dans le passé », ce qui la rend d’autant plus intéressante aux yeux de l’artiste : « Elle révèle finalement jusqu’où les femmes sont acceptées ou non. La perte de leur sang reste plus ou moins associée à une idée d’impureté ». Jugeant cette pièce controversée comme « la plus importante » de son travail, Joana Vasconcelos se souvient aussi que c’est par elle qu’elle a acquis la reconnaissance de la scène internationale en 2005, à la Biennale de Venise.
Joana Vasconcelos, Versailles, du 19 juin au 30 septembre 2012
« A Noiva » de Joana Vasconcelos au Centquatre, du 5 juillet au 18 septembre 2012
Crédit photo : Luís Vasconcelos / © Unidade Infinita Projectos
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