Polémique entre les responsables PS Ségolène Royal et Aurélie Filippetti : dimanche dernier, la première a accusé la deuxième d’avoir fait déclasser Only God Forgives, pour autoriser le film aux plus de 12 ans. Selon elle, la ministre de la Culture aurait agi « sous la pression des producteurs » du film ultra-violent réalisé par le Danois Nicolas Winding Refn. Ségolène Royal a ainsi déploré l’attitude supposée d’Aurélie Filippetti à l’antenne de France 5, avant d’observer que « si les producteurs veulent des films toutes familles, qu'ils fassent des films visibles par toutes les familles (…) On ne peut pas à la fois faire les bénéfices liés à des films familiaux et en même temps polluer les jeunes avec des scènes d'extrême violence ».
Une accusation fermement démentie par Aurélie Filippetti, qui a souhaité « rectifier certaines inexactitudes ». La ministre de la Culture affirme ainsi avoir demandé un second visionnage après un recours du distributeur qui contestait le premier avis de la Commission, à savoir une interdiction aux moins de 16 ans. Une procédure autorisée par le décret, à la suite de laquelle la Commission de classification des œuvres cinématographique a décidé de réévaluer son jugement, et, après débat, de finalement interdire le film au moins de 12 ans, avec un avertissement.
Le long-métrage, sorti la dernière semaine de mai en France, met en scène l’acteur canadien Ryan Gosling dans une histoire de vengeance sanglante dans les bas-fonds de Bangkok. Il comporte entre autre des scènes d’amputation et d’éventrement, largement arrosées d’hémoglobines et ponctuées de cris de souffrances. Le film, reparti bredouille du Festival de Cannes, avait provoqué les huées des spectateurs. Manuel Chiche, patron de Wild Side, le distributeur du film, expliquait au Parisien ne pas penser qu'Only God Forgives « soit plus violent que John Rambo, où des enfants sont déchiquetés à la mitrailleuse. C'est une œuvre d'art, où la violence est stylisée ».
Victoria Houssay
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