Pendant le Festival de Cannes, alors que La Vie d’Adèle raflait la Palme d’or, sortait un Tumblr créé par l’équipe du film pour dénoncer les conditions de tournage. Intitulé « La Vraie Vie d’Adèle », il présentait un réalisateur tyran, exigeant et dur avec son équipe. En pleine promotion du film dans de grands festivals internationaux, les deux actrices principales corroborent aujourd'hui cette théorie. Dans une interview accordée à The Daily Beast, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos dénonçaient dimanche 1er septembre les méthodes d'Abdellatif Kechiche.
Le film, inspiré d'un ouvrage de Julie Maroh, évoque une histoire d’amour poignante entre deux jeunes femmes. La scène de sexe principale du film fut une des plus dures à tourner. Très crue, elle dure une dizaine de minutes, ce qui est particulièrement long pour une scène de cinéma. « La plupart des gens n'osent même pas demander ce qu'il nous a demandé, et ils le font avec beaucoup de tact », regrette Adèle Exarchopoulos, tandis que Léa Seydoux explique que le tournage de cette scène a duré 10 jours. Elles qui n’ont vu le film fini qu’à Cannes jugent cette scène « très embarrassante » et trop longue.
Une autre scène éprouvante à tourner fut celle d’une dispute. « Durant le tournage, j’ai dû pousser [Adèle] sur une porte en verre en criant : "Maintenant va-t'en !" Elle s’est cognée à la porte et s’est coupée. Elle saignait de partout et pleurait avec son nez qui coulait », raconte Léa Seydoux. Adèle Exarchopoulos précise que Léa « essayait de [l]'aider à faire cesser le saignement » alors que le réalisateur lui criait : « Non ! Embrasse-la ! Lèche sa morve ! ».
Léa Seydoux confiait par ailleurs à Télérama, fin août, que Kechiche est un génie, « sans que cela ne l'excuse pour autant ». « Je ne pense pas que la réussite artistique justifie tout », expliquait-elle. Interrogées par le Parisien après leur interview à The Daily Beast, les artistes ont confirmé leurs propos : « Oui, le tournage a été très compliqué, on ne va pas se contredire, et les méthodes difficiles, c’est vrai », résume Léa Seydoux. Adèle Exarchopoulos tempère : « Il y a des tournages qui ne se racontent pas. Nous connaissions le passif d’Abdel. »
Les deux jeunes femmes se refusent à voir dans ce tournage un cas de harcèlement moral. « C’est sans doute le film où nous avons le plus appris », conclut Adèle.
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