Julie Bertuccelli a filmé pendant un an une classe d’accueil réservée aux collégiens étrangers du collège de la Grange-aux-Belles, dans le Xe arrondissement de Paris. Là, des adolescents venus des quatre coins du monde suivent des cours de français auprès d’une enseignante. En montrant les quotidien des ces élèves issus de cultures différentes, la réalisatrice de L’arbre brise les clichés et livre un beau film sur l’intégration à faire découvrir aux adolescents grâce à l'opération « - de 14 ans = 4€ », lancée par la Fédération nationale des cinémas français (FNCF) .
Interviewée par nos confrères d’Allociné, qui l’ont rencontrée pour la sortie du film, Julie Bertuccelli donne le ton d'entrée e jeu : « Je n’ai pas fait ce film pour créer un message d’espoir ». « J’avais aussi envie de rappeler certaines choses au moment où on entend beaucoup de discours nauséabonds… Les discours et les peurs c’est une chose, mais montrer l’énergie positive et la volonté d’intégration de ces jeunes m’intéressait », poursuit-elle. Pour la réalisatrice, qui reconnaît volontiers que « ça ne se passe pas ainsi partout », « montrer l’espoir et des choses positives » fait en effet plus avancer les choses et évoluer les mentalités.
Avec La Cour de Babel, Julie Bertuccelli a à coeur de montrer qu’« on est toujours l’étranger de quelqu’un d’autre ». Chacun des collégiens dans son film est issu d’une culture différente et désireux de s'intégrer en apprenant le français pour être ensuite admis dans une classe normale. On est loin des clichés qu'on peut parfois entendre sur l'immigration. « Il y a autant d’histoire d’immigration qu’il y a d’immigrés : il y a des histoires d’amour, des histoires de bourgeois, des histoires de parents qui retrouvent leurs enfants, des histoires économiques, des histoires politiques, des histoires personnelles… », explique en effet la réalisatrice.
Le melting-pot montré dans La Cour de Babel est rendu possible grâce à la professeure de français du collège de La Grange-aux-Belles, Brigitte Cervoni. Le rôle de cette enseignante, qui accompagne sous nos yeux tout au long de l’année ces élèves, est en effet prépondérant pour la réalisatrice. Dénonçant le côté paralysant des notes à l’école, qui pénalisent au lieu d’encourager les élèves, Julie Bertuccelli salue la démarche de cette femme qui cherche constamment à valoriser les progrès de ses collégiens. Car, souligne-t-elle, « il y a plein de gens qui y arrivent, grâce à des rencontres inopinées qui leur ont donné le courage ou le désir… ». « On a tous croisé une prof ou une personne qui a créé un déclic. », affirme-t-elle.
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En permettant à ces élèves de s’intégrer tout en les aidant à rester fidèles à leur culture, l’enseignante de La Cour de Babel nous donne ainsi une leçon simple sur ce que signifie le vivre ensemble. Plus qu'un reportage pédagogique, le film de Bertuccelli est avant tout le portrait plein d'humanité d'une jeunesse immigrée. Un documentaire simple et juste qui parlera aux adolescents comme à leurs parents.