Elle aurait écrit le scénario en dix jours, et imaginé l’univers esthétique de son premier film en une seule bouffée d’inspiration. La romancière australienne Julia Leigh devait être une inconditionnelle de La Belle au Bois Dormant, pour prendre autant de plaisir à détourner le mythe à sa sauce dans « Sleeping Beauty », en compétition du Festival de Cannes 2011. Outre le conte de Charles Perrault, elle s’est inspirée d’un roman de Yasunari Kawabata, « Les Belles endormies ».
Des jeunes femmes sont plongées dans un sommeil profond à l’aide de narcotiques, ce qui laisse à de vieux messieurs le loisir de les regarder. Mais dans le film de Julia Leigh, les hommes ne font pas que contempler la beauté pure de Lucy (Emily Browning), une étudiante qui ne trouve que ce moyen pour gagner un peu d’argent. Le réseau de beautés endormies lui promet une nuit sans souvenirs, en échange de sa disponibilité de corps. Un écho intéressant à la recrudescence de la prostitution des jeunes par nécessité.
Après le succès de ses deux romans « Le Chasseur » (1999), adapté au cinéma par Daniel Nettheim, et « Ailleurs » (2008), Julia Leigh passe derrière la caméra, non sans provoquer quelques remous. Le sadisme et la poésie noire du scénario ont déjà provoqué quelques remous au Canada, où le film a reçu des aides publiques. Un premier candidat trash et audacieux, parfait pour le jury cannois, qui commence aujourd’hui sa mission, sous la présidence de Robert De Niro.
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