3 questions à Marie-Laurence Berthon, directrice du développement de la boîte de production Juste pour Rire et agent de Florence Foresti.
Terrafemina : Qu’est-ce qui vous a séduite la première fois que vous avez vu jouer Florence Foresti ?
M.-L. B. : C’était il y a six ans, lors d’une sélection de jeunes espoirs. Elle est arrivée la dernière, lunettes de soleil sur le nez, elle avait quelque chose que les autres n’ont pas.
Au-delà des premières évidences (l’énergie, l’écriture aiguisée, le rythme...) ce qui m’a conquise c’est son instinct qui résonnait étroitement avec ce qu’elle était déjà. Sur scène, elle était entière et “juste”, du coup elle dégageait une puissance palpable qui allait de la maîtrise de son art sur scène à son emprise sur le public.
TF : Qu’apporte-t-elle de nouveau dans le paysage des humoristes français ?
M.-L. B. : Selon moi Florence Foresti incarne une avancée sociologique remarquable : une humoriste qui s’émancipe enfin des stéréotypes féminins. Florence est une image libre de la féminité, de l’émancipation du rire. Drôle dans la transgression elle s’affranchit de l’obligation des sempiternels clichés de séduction tout en restant belle et charmante.
TF : Pourtant son public est loin d’être exclusivement féminin…
M.-L. B. : C’est tout à fait vrai, certains humoristes masculins attirent beaucoup plus de femmes. Florence séduit un public très large : des enfants de 7 ou 8 ans viennent la voir avec leur papi et leur mamie… Elle a une telle animation que cela suffit à tous pour la comprendre. Elle parle des enfants, et sa gestuelle « Defunésienne » les touche, pour cela elle pratique la danse 5 à 6 heures par semaine. Son jeu sait être à la fois gracieux, très juste et très technique.
Aller plus loin en lisant l'article Pourquoi les femmes humoristes cartonnent-elles ? et l'interview de Vanessa Fery, de la méthode Cauet au one-woman-show.