Le grand défi du film "The Artist" sorti aujourd’hui dans les salles françaises, est bien évidemment cette double contrainte : du muet et du noir et blanc.
Bon, le noir et blanc à priori, c’est plutôt avantageux, ça cache les imperfections, les rougeurs, et surtout, esthétiquement, c’est beau. Mais l’objectif du « muet » c’est autre chose. Comment faire gober ce film à toutes les générations, et pas seulement aux nostalgiques de Chaplin et Clark Gable ?
Quand on voit des vidéos de petits Allemands sur la toile qui hurlent devant leur World of Warcraft et finissent par exploser leur PC, on se demande comment les tenir devant « The Artist ». Certes, ce n’est pas un film pour enfant. Mais il faut relever la difficulté majeure.
Comment Michel Hazanavicius, soutenu par Thomas Langmann, a-t-il pu combiner le drôle (inévitable avec Jean Dujardin en tête d’affiche), le savant, l’émouvant, le beau et l’ancien ? Le pari est réussi et plus qu’on ne pourrait l’espérer.
Si la bande d’annonce en dit un peu trop, elle est cependant révélatrice de la « profusion » de beau que nous livre ce film.
On répète le speech, qui n’est plus un secret : à Hoolywood en 1927, George Valentin (Jean Dujardin) est une star du cinéma muet et il a toutes les caractéristiques de la vedette. Imbu de lui-même, prétentieux sur les bords, beau et adulé. Il sait se donner en spectacle. Il rencontre alors par hasard la belle, jeune, ambitieuse, brillante et pétillante Peppy Miller (Bérénice Béjo). Une belle histoire d’amour commence. Mais Peppy est aussi une star montante du cinéma parlant, et lorsque la gloire lui montera à la tête, George lui, inversement proportionnel, sera en pleine chute. Le muet et le parlant, ce n’est pas compatible ? Hazanavicius nous prouve que si !
Ah oui, et nous oublions le fidèle chien de George, un « personnage » incroyable, à part entière, qui le suit partout tel un fidèle Milou.
En arrière-plan musical, un orchestre symphonique nous plonge dans les années 20, les années Fitzgerald, les années Hollywood.
Le dilemme du muet semble résolu, les clins d’œil cinématographique aussi, à l’instar de ceux des OSS. Et puis, on rend hommage aux légendes Ginger Rogers et Fred Astaire… Mais le spectateur du 21e siècle ne va-t-il pas finir par s’ennuyer passé les 20 premières minutes ?
Jean Dujardin confie au "Parisien" pour une interview exclusive : « Sur le fond, c’est un mélodrame, le muet et noir et blanc, c’est juste le support. » Ah, bon sur ce point on a tout faux.
« Toute cette ambiance, on en avait besoin pour y croire. Il ne s’agissait pas de jouer avec des boules Quiès » Ce qui importe, c’est que notre Dujardin (en « herbe ») n’ait pas perdu de son naturel et de son charme d’antan.
Rappelons que ce mélodrame lui a valu le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 2011.
« L’amour-propre, on le vire, et il reste l’amour, sans fierté, sans orgueil, sans récompenses. » rapporte encore le "Parisien". Ouaaaahh ça c’est du mélo.
La sortie en salle est aujourd’hui, vous l’aurez compris, alors courez dans votre cinéma et rapportez nous votre avis !
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