L’homme est une grande figure de l’art contemporain, mondialement connu pour une œuvre en constante évolution, hors classifications. Il s’est rendu célèbre en participant à la fondation du mouvement Arte Povera dans les années 60. Récompensé par un Lion d’Or à la Biennale de Venise 2003, il est à la fois peintre, sculpteur, photographe, écrivain, théoricien et philosophe. A 76 ans, il est toujours celui qui aime faire exploser les clichés, secouer les habitudes, penser tout haut, ramener l'art au cœur de la société. Pour mettre ses idées en vie, il a créé en Italie la fondation CittadellArte, véritable laboratoire destiné à replacer l’art au cœur de la « fabrique sociale ». Faisant cohabiter et collaborer des artistes, intellectuels, acteurs du monde de l’entreprise, du développement durable, de l’éducation, de la gastronomie ou de la mode, la fondation permet à travers des rencontres et projets présentés au public, d’expérimenter des idées novatrices en termes de dialogue interculturel ou de nouvelle économie de la culture.
L’événement, l’EVENTO est une biennale internationale de création contemporaine pluridisciplinaire dont le thème central est la ville. Le directeur artistique de renommée internationale doit proposer un projet singulier, dans lequel il invite d’autres artistes à s’exprimer à travers une création originale qui investit l’espace public. Le projet de l’artiste doit prendre en compte les spécificités de Bordeaux : territoire, histoire, population… Pendant 10 jours début octobre 2011, le projet doit susciter de nouvelles formes de mobilité des publics et s’attacher à la démocratisation culturelle.
Voilà l’homme qui tel un patriarche humaniste et piquant, accompagné d’une équipe de tout jeunes professionnels dont l’expérience à la CittadellArte ne laisse pas de place au doute, va investir la ville pendant un an, à la rencontre des institutions, associations et artistes pour imaginer, ensemble, un vaste programme, une porte ouverte sur l’art, dans la ville, pour faire vibrer octobre 2011. Alain Juppé, le Maire de Bordeaux lui tend la main et lui demande « de sortir l’art de sa citadelle pour qu’il soit le moteur de l’intégration sociale ». Michelangelo Pistoletto lui promet qu’il mettra ensemble « liberté et responsabilité, que l’art doit travailler à la transformation du monde, revenir au territoire, aux personnes, à la famille, pour communiquer avec le monde, que la réalité d’aujourd’hui est de s’interroger sur le monde en saturation dans lequel nous vivons et sur notre évolution ».
Un discours que le peuple rêve d’entendre quand le monde culturel sort enfin de son miroir personnel. Mais peut-être est-ce l’âge qui conduit ce grand homme à cette aventure altruiste ?