Tristan Godefroy n’a que 32 ans, et il travaille déjà avec des photographes prestigieux: Zoe Cassavettes, Alistair Taylor Young, Catherine Louis, pour ne citer qu’eux… L’agence représente 9 photographes en tout, ainsi que 2 stylistes. Son cœur de métier : la photographie commerciale.
Le jeune entrepreneur ne pratique pas la langue de bois. « Quand on n’a pas fait de grandes études, on n’a pas beaucoup de choix si on est ambitieux : il faut monter sa boite, » confie-t-il. Le diplôme de l’ICD (Institut du Commerce et de la Distribution) en poche, Tristan est rapidement embauché par une boite de relations publiques, où il restera 4 ans. Il part ensuite chez Judy Casey, une agence de photographes américaine qui le promeut à la tête de sa succursale à Paris. C’est là que Tristan apprend le métier et noue ses contacts. Au moment où sa patronne lui propose de s’associer avec elle, il fait le choix de la liberté et monte sa propre agence.
Sans banque pour le soutenir, Tristan n’a pas beaucoup d’options : il lui faut s’associer à 50%. Son associé, le propriétaire d’un studio de photos, lui avance les 150 000 euros de trésorerie nécessaire, et ils financent chacun 10 000 euros au capital.
Son agence porte son nom, « car c’est un business avec des intuitions personnelles très fortes » nous confie Tristan. Les fonds et le nom trouvés, Tristan se charge du reste tout seul, façon système D. Faire un business plan (validé par les copains), trouver un bureau et l’équiper, déposer les statuts, préparer les contrats… « Mon père est notaire donc j’ai quelques notions de droit » précise-t-il.
Deux ans après la création de sa boite, il sait que tout n’est pas gagné: « Si demain j’arrête, je ne toucherai pas le chômage ; je travaille sans filet». Une crainte qui est devenue un véritable moteur pour surmonter toutes les difficultés traditionnelles des chefs d’entreprises : recruter les bonnes personnes, gérer les 35 heures des employés (une mesure inadaptée aux petites structures selon Tristan), et se faire payer à temps par les clients.
Des difficultés qui n’altèrent en rien sa bonne humeur. « J’ai divisé mon salaire par deux, mais si c’était à refaire je referais exactement pareil, » confie-t-il. Impossible selon lui d’être entrepreneur sans un minimum de passion pour son activité. « Ma notion du bonheur c’est l’équilibre entre l’épanouissement au boulot et l’argent gagné, poursuit Tristan, et j’estime que j’ai trouvé cet équilibre. »
L’autre grande fierté de Tristan, c’est d’avoir 2 salariées, ex-stagiaires, et de les faire évoluer. « Je leur apprends que le travail finit toujours par payer, et je suis content d’appliquer cette maxime, » explique-t-il.
L’avenir se décline en plusieurs développements. D’abord, un bureau à New-York mi-2011, pour attaquer l’énorme marché local américain. Ensuite, Tristan mise sur le développement de son activité de films. Enfin, il rêverait de monter une galerie de photos. Mais toujours avec beaucoup d’humilité : « Je n’ai pas forcément trouvé l’idée du siècle mais j’ai su me démarquer et prendre des parts de marché aux autres. » Tristan pense qu’il ne faut pas forcément être le premier pour réussir, il faut plutôt devenir le meilleur.
Son site: http://www.tristangodefroy.com/
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