82% des ados âgés de 11 à 13 ans ont déjà été confrontés à des images ou vidéos pornographiques. Ce chiffre est issu d’une étude menée par l’association Calysto dans 1.132 collèges de France afin d’appréhender la consommation de pornographie par les jeunes adolescents. Premier véhicule de cette mise en scène choc de la sexualité ? Les smartphones. Ces téléphones high-tech disposent d’un accès libre à internet, tandis que les ordinateurs sont de plus en plus équipés de logiciels de contrôle. Waël, 16 ans, confirme sur RMC la banalisation dans les cours d’école d’échanges d’images et vidéos pornographiques. « J’en connais plusieurs qui vont plusieurs fois par jour sur des sites porno. C’est gratuit, on peut y aller facilement. Pas besoin de codes ni de contrôle parental. Et après, ben tu fais ce que tu as à faire », explique-t-il.
D’où la nécessité, pour les parents, de fixer avec leurs ados des règles d’usage de ces smartphones. « Comme ils le feraient pour l’achat d’un scooter », ajoute Thomas Rohmer, président de l’association. « Les adolescents passent énormément de temps sur Internet et l’accès à la pornographie est facile », souligne Florian Fouchard, membre de Calysto. « Une fois qu’un ado a téléchargé un film ou accédé à un site pour adultes, il va recevoir en permanence des pop-up pour l’inciter à y retourner ». Mais les sites pornos ne sont pas les seuls à alimenter les portables des ados : des photos personnelles atterrissent sur les mobiles, quand on cherche par exemple à se venger d’un ex. Cette pratique de cyber-vengeance, dérive du « sexting » tend à se normaliser, d’autant plus que beaucoup de stars outre-Atlantique ont étrenné ce modèle de scandale cyber-sexuel (Paris Hilton, Scarlett Johansson, etc).
Plus inquiétant, le début d’une circulation de vidéos pornos en primaire : « J’ai également des intervenants au primaire. Depuis la rentrée, ils s’étonnent de la circulation de vidéos pornos en CM1 et CM2 », raconte Thomas Rohmer. Justine Atlan, présidente de e-Enfance, une association de protection des enfants contre le cyber-harcèlement, demande qu’un outil de filtrage similaire à celui qui existe sur les ordinateurs soit implanté par les fabricants dans les smartphones, afin d’assurer un contrôle parental. Thomas Rohmer, moins alarmiste, voit d’un bon œil l’arrivée de l’extension de domaine « .xxx » qui permettra d’identifier clairement les sites pornos et donc « de mieux les filtrer ». « Et puis on assiste aussi à un phénomène de maturité des plus âgés qui sont plus prudents qu'avant par rapport à des comportements qu'ils avaient pu avoir étant plus jeunes ».
Élodie Vergelati
Crédit photo : Comstock
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