Pour jouir pleinement de votre nouvel iPhone 5, tout en profitant de tous les appareils formatés Apple chèrement acquis ces dernières années, il faudra vous fendre de l’achat d’un adaptateur, puisque la firme à la pomme a jugé bon de modifier la connectique de cet appareil culte. Votre nouveau chargeur sera donc différent de votre chargeur d’iPad ou d’iPod.
Drôle d’idée, selon l’association de protection de l’environnement les Amis de la Terre, qui s’insurge contre cette « nouvelle donne », qui va rendre obsolètes les chargeurs des « 183 millions d’iPhone, 73 millions d’iPad et 275 millions d’iPod vendus dans le monde ». Un véritable scandale écologique commis par une société qui vaut 624 milliards de dollars en bourse. « Les ressources naturelles s’épuisent et Apple, la plus grande capitalisation boursière de l’histoire des Etats-Unis, se permet une nouvelle fois de les gaspiller pour vendre plus et rendre le consommateur toujours plus dépendant », peut-on lire dans une tribune parue sur le site des Amis de la Terre.
« Apple maîtrise la durée de vie de ses produits »
L’association s’en prend à « l’obsolescence programmée », érigée en système par la firme californienne, comme le prouvent les lancements annuels de nouveaux produits, et le fait que certains de leurs composants ont une durée de vie plus que limitée et qu’ils sont irremplaçables. C’est la marque de fabrique Apple, un univers tout à fait hermétique où le garagiste du coin ne pourra jamais vous dépanner si une pièce vient à défaillir. Ces atteintes à la liberté (et au porte-monnaie) du consommateur ont déjà été maintes fois critiquées, comme le rappelle l’association les Amis de la Terre : « Malgré une action en justice aux Etats-Unis, Apple innove régulièrement pour maîtriser la durée de vie ses produits : impossibilité de mettre à jour le système d’exploitation pour les modèles les plus anciens, pièces détachées qui changent à chaque génération. »
L’association de protection de l’environnement pointe du doigt les conséquences de l’acharnement du secteur des nouvelles technologies sur les populations et les territoires qui servent la fabrication ou fabriquent ces gadgets, comme l’Afrique ou la Chine. Pour extraire certains métaux comme le scandium 21Sc ou l’yttrium, des terres rares sont exploitées, produisant des quantités astronomiques de déchets et polluent durablement les terrains. Enfin et surtout, Camille Lecomte, chargée de campagne Modes de production et de consommation responsables, se demande « combien de ces objets tant désirés aujourd’hui finiront dans les 18 mois dans un tiroir comme 37% de nos portables, voire pire, dans nos poubelles ? »
Une loi pour étendre les garanties de 2 à 10 ans
L’association demande une initiative politique pour « mettre un terme à l’aberration environnementale et sociale que constitue l’obsolescence programmée », et propose l’adoption d’une loi pour « allonger la durée de garantie de 2 à 10 ans sur les biens de consommation », mais aussi « imposer aux producteurs de mettre sur les marchés des produits réparables, et de garantir la mise à disposition des pièces détachées pour faciliter la réparation ». Des exigences plus que légitimes au bout du compte, mais encore faut-il faire plier la seule société au monde capable de doper le PIB américain d’un demi point rien qu’avec le lancement de son nouvel iPhone 5.
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