Justine Atlan : Premièrement, quand il y a une volonté de nuisance et d’acharnement manifeste, il n’y a aucun moyen d’éviter le cyber-harcèlement, aucune maîtrise n’est possible. Pour les enfants et les jeunes, le mieux c’est de ne pas être présent sur Facebook. D’autant que la législation du réseau social interdit l’inscription avant 13 ans. Et puis il faut mettre le moins d’informations personnelles possibles, de photos dans des positions suggestives, ou encore révéler des sentiments ou des envies intimes : l’important est de ne pas prendre Facebook pour un lieu d’expression personnelle. Il arrive quand même d’être harcelé via des comptes factices mais le cas est bien plus rare.
J. A. : Il ne faut pas laisser la situation dégénérer. Dès les premiers signes, il faut réagir. Ensuite, il faut demander de l’aide et ne pas penser pouvoir régler les choses tout seul. Il y a déjà des moyens de signalement sur le site lui-même. Facebook permet d’avertir les modérateurs d’une pratique illégale ; le harceleur peut ainsi voir son compte supprimé. Ensuite, il faut garder une trace des menaces ou intimidations, en effectuant une capture d’écran avant d’effacer les données ou les commentaires. Enfin, en dernier recours, on peut porter plainte pour usurpation d’identité, non respect du droit à l’image ou encore diffamation. Selon le harcèlement, plusieurs recours sont possibles, même s’il n’existe toujours aucune loi française propre au harcèlement et aux sanctions qui en découlent.
J. A. : Je ne pense pas. Ce projet de loi concerne plutôt les sites, hébergeurs et autres opérateurs. Il n’y a pas de réelle implication des utilisateurs. En plus, si elle voit le jour, je pense que cette loi ne sera pas vraiment efficace puisqu’elle concerne des sociétés mondiales qui ne peuvent en aucun cas respecter des législations locales ou nationales. L’Europe peut éventuellement avoir un poids, et encore. Pour moi, la meilleure façon de progresser serait de créer enfin une législation française sur le harcèlement, et le cyber-harcèlement serait une des ramifications. Actuellement, nous agissons à l’échelle nationale grâce au numéro vert (0800 200 000) contre le cyber-harcèlement, qui reçoit en moyenne entre 5 000 et 6 000 appels par an.
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