Ce sont des résultats inquiétants que révèlent l’étude menée par l’Internet Watch Foundation, la fondation britannique chargée de la surveillance d’Internet. Selon celle-ci, 88% des contenus explicites postés par les enfants et les adolescents sur les réseaux sociaux seraient interceptés et réutilisés sur des sites Internet à caractère pornographique.
En 48 heures, l’IWF a ainsi passé en revu 12 224 photos et vidéos au contenu explicite, réparties sur 68 blogs, réseaux sociaux et autres sites dits discrets. Résultat, parmi ces contenus, 10 776 avaient en fait été récupérés puis publiés sur d’autres plateformes à l’insu de leur propriétaire. Suggestifs, dénudés ou en pris plein ébat sexuel, les clichés, souvent destinés à un(e) petit(e) ami(e), ne sont pas censés être rendus publics.
Problème : l’insouciance des adolescents est, dans ce cas précis, lourde de conséquences. Et pour cause, une fois sur Internet, peu de recours existent, si ce n’est aucun. « Quand une photo a été copiée sur un site parasite, il ne suffit pas de simplement l’effacer de son compte en ligne pour la retirer de la Toile », explique l’Internet Watch Foundation qui préconise donc d’éviter d’envoyer des images, textes ou tout autre contenu sexuellement explicite, et ce, quel que soit le support (Internet ou par message téléphonique). En effet, une fois l'image disponible sous forme digitale, elle est complètement hors de contrôle.
On se souvient ainsi du drame d’Amanda Todd. En 2009, alors qu’elle n’avait que 12 ans, la jeune fille avait montré ses seins par webcam interposée à un individu rencontré sur le net. L’homme peu scrupuleux avait réalisé une capture d’écran avant de diffuser la photo sur la toile. Peu à peu, l’adolescente avait perud tous ses amis, s'était enfoncée dans la honte et avait eu de plus en plus de mal à gérer la situation. Finalement, après avoir exprimé son mal-être dans une vidéo postée sur You Tube, elle s'était suicidée le 10 octobre dernier.
Internet : un colloque sur les conduites à risques des jeunes
Enfants et dangers d'Internet : un numéro vert pour les parents
Enfants et Internet : comment limiter les dangers ?