Patrick Ropert : 70% des utilisateurs de smartphones ont déjà utilisé Internet pour se repérer dans une ville. C’est à la fois beaucoup et peu ! On s’attendrait à ce que 100% des détenteurs de smartphones aient déjà profité de cette fonctionnalité. Les mobiles sont en effet un « accessoire » essentiel de la vie de nos voyageurs aujourd’hui.
P. R. : Un certain nombre de nos trains sont d’ores et déjà équipés d’une connexion wifi : Thalys et TGV Est. Mais en fait, la majorité de nos voyageurs captent un réseau dans nos trains grâce à la 3G et y consomment de manière régulière Internet. Aujourd'hui, notre priorité est avant tout de renforcer les accès wifi dans les gares. On comptera ainsi une centaine de gares équipées de wifi gratuit d’ici la fin de l’année 2013.
P. R. : Ce que l’on appelle la smart city recoupe surtout deux dimensions intéressantes pour la SNCF : le « smart transport » et le « smart grid ». La ville connectée de demain permet, par l’exploitation des données de consommation des voyageurs, de connaître l’exacte nature de leurs déplacements. Cela donne la possibilité d’optimiser au mieux l’offre de transport par rapport aux besoins spécifiques de nos clients. Les champions en la matière sont les Coréens, qui à Séoul ont ainsi repensé l’intégralité de leur service de transport. C’est ce que j’appelle le « smart transport » : un élément essentiel qui nous permet de coller au plus près des besoins des clients tout en optimisant la ressource du transport. En parallèle il y a le « smart grid », à savoir, des réseaux électriques intelligents qui adaptent en temps réel la consommation d’énergie. Il s’agit d’optimiser l’énergie, de la recycler… C’est un enjeu majeur des villes connectées de demain, et de leur réseau de mobilité.
P. R. : Les données les plus sollicitées par les développeurs et nos concitoyens sont la sécurité, le transport et l’immobilier. L’open data se construit autour de ces trois enjeux au cœur de la vie des gens. La politique d’open data que nous menons chez SNCF permet d’inventer de nouveaux services qui correspondent aux besoins spécifiques des voyageurs qu'il s’agisse de l'optimisation ou d’enrichir le temps de trajet. Le moment du transport est un temps à soi à valoriser. Ainsi la première application plébiscitée lors d’un concours que nous avons organisé en mars cette année est « Appli Fit », un système qui calcule les dépenses caloriques d’une personne lorsqu’elle prend les transports en commun. Nous n’aurions jamais imaginé une telle application ! D’autres idées sont ressorties de ce concours qui a fait émerger plus de 2000 idées d’applications soumises à plus de 100 000 votes. Comme l’application « Tranquilien » qui permet aux utilisateurs de choisir à quel endroit ils doivent se placer sur un quai afin d’avoir une bonne place dans le train. Elle devrait être disponible en décembre 2012.
P. R. : Tout l’enjeu se concentre dans les gares et sur les smartphones : les deux intégrateurs de mobilité. Il s’agit de combiner les transports de volume de gare à gare (RER, TGV,…) avec les flux vers les derniers kilomètres plus personnalisés. Cela consiste à faciliter la vie de nos voyageurs pour déposer leur vélo, louer une voiture en auto partage, prendre un bus ou encore monter dans un métro… L’organisation de cette intégration est essentielle. Là repose tout l’enjeu de demain. Dans la ville connectée, la combinaison des modes de transport passe par une intégration très forte à la fois dans la gare et sur les outils mobiles.
P. R. : Je dirais depuis 1891 ! Date à laquelle l’on a synchronisé l’heure de toute la France sur l’heure de la gare (rires). Sérieusement : jusqu'à cette date, les heures étaient différentes dans chaque ville. C’est le train qui a conduit à uniformiser les heures. Quant à l’avenir, je pense que le principal enjeu de demain se trouve autour du smartphone transformé en pass’ complet pour la vie quotidienne. Réservation, achat et validation du billet : autant d’usages qui permettront d’aller plus loin.
*L’institut CSA a réalisé pour Orange et Terrafemina la 14e vague d’un baromètre portant sur les pratiques des Français sur Internet. Cette vague s’est intéressée plus précisément aux pratiques numériques dans la ville. 1000 personnes âgées de 18 ans et plus ont été interrogées en ligne du 29 au 31 octobre 2012. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge et catégorie socioprofessionnelle après stratification géographique par région de résidence.
Retrouvez les résultats complets du sondage réalisé par l'institut CSA pour l'Observatoire Orange-Terrafemina
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