Et si le gouvernement décidait subitement de couper tout accès à Internet sur l'ensemble du territoire national ? Dans quels pays ces agissements sont-ils possibles ? L'entreprise d'analyse du trafic Internet Renesys classe 196 pays dans quatre catégories distinctes : « risque grave », « risque conséquent », « risque faible » et « résistant ». Et les résultats sont édifiants : 61 pays dans « risque grave » et 72 dans « risque conséquent » soit près de 68% des pays où l'éventualité d'une coupure totale d'Internet est élevée. Parmi ces pays, on retrouve logiquement la Syrie, la Libye, la Corée du Nord ou la Birmanie, états dirigés par des régimes autoritaires dans lesquels la censure est légion. Plus étonnant, le Groenland figure dans la catégorie « risque grave » : James Cowie, l'auteur de l'étude explique sur wired.com que c'est le coût d'acheminement de la connectivité très élevé qui réduit strictement le nombre de fournisseurs et non une volonté de centralisation du pouvoir de ce territoire autonome de la couronne danoise.
Mais la carte interactive et l'étude de Renesys ne prennent pas en compte les solutions parallèles qui se développent dans les territoires régis par un pouvoir autoritaire. Par exemple, selon le Washington Post, les Etats-Unis fourniraient aux opposants syriens des kits de communication contenant « un ordinateur portable, un récepteur satellite et un câble de 50 pieds (15 mètres) ». Pour apprendre à s'en servir, ils se rendent dans les territoires turcs voisins. Puis reviennent dans leur pays pour organiser la lutte contre Bachar el-Assad.
En France, pas de menace de coupure puisque notre pays figure dans les 32 pays classés « résistants » par l'étude de Renesys, grâce à un réseau décentralisé et à la multiplicité du nombre de fournisseurs.
L'étude de Renesys en anglais
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