« Ma robe ne t’a pas demandé ton opinion », peut-on lire sur le bitume de Boston. « Je me suis fait harcelée ici », écrit Anna sur un trottoir de Bruxelles. Ces graffitis à la craie marquent des endroits publics où des femmes ont subi des remarques à la volée d’inconnus auxquels elles n’avaient rien demandé. Photographiés avant d’être compilés sur un Tumblr appelé We Chalk Walk (« Nous marchons à la craie »), ils montrent un ras-le-bol général des femmes qui ne pourraient pas porter plainte contre un « salut poupée » lancé à la dérobée.
« Plusieurs d’entre nous savent que peu importe qui tu es et d’où tu viens, le simple fait de marcher dans la rue peut faire peur […] Nous méritons mieux », explique un paragraphe en marge des photos. « Une marche à la craie, c’est votre chance de retourner la situation, de vous approprier votre rue », annonce ces femmes désireuses de lutter contre le harcèlement urbain, le sexisme, le racisme, l’homophobie et la violence contre le sexe opposé. Un Tumblr auquel chacun peut participer, en envoyant sa photo ou en utilisant le hashtag #wechalkwalk, comme Joanna qui a écrit, rue Auguste Ort, « je suis une femme, comme ta mère », pour rappeler à l’ordre un dragueur un peu lourd.
Une initiative venue du groupe Hollaback ! de Bruxelles, qui lutte contre le harcèlement urbain quotidien. Le film « Femmes de la rue », qui compilait en caméra cachée les remarques dégradantes lancées à une étudiante en cinéma avait également été tourné dans la capitale belge.
wechalkwalk.tumblr.com
Victoria Houssay
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