Facebook a provoqué la stupéfaction en refusant dans un premier temps de supprimer une vidéo violente qui faisait polémique malgré les signalements d’utilisateurs outrés. Elle montre une femme, agenouillée face à la caméra, les mains ligotées derrière le dos se faire décapiter. L’homme qui lui tranche la gorge est cagoulé. La vidéo bafouait les conditions d’utilisation du réseau social, qui indiquent qu’il est interdit de publier des « contenus incitant à la haine ou à la violence, menaçants, à caractère pornographique ou contenant de la nudité et de la violence gratuite ». L’agence de relations publiques de Facebook en Allemagne avait expliqué la décision du groupe : « Les gens ont le droit de décrire le monde dans lequel nous vivons, de présenter et de commenter les actions ». Facebook se devrait d’être un site sur lequel les internautes ont le droit « d’attirer l’attention sur les injustices en postant un contenu dramatique ou inquiétant ».
En partageant la vidéo, les utilisateurs cherchaient à faire part de leur incompréhension quant à la présence d’un contenu d'une telle violence sur le site. En voulant dénoncer le manque de tact de Facebook sur la question, ils contribuaient pourtant à la diffusion de la vidéo, lui donnant une vitrine supplémentaire. Daniel Süss, psychologue spécialiste des médias interrogé par le 20 Minutes suisse, critique la position qu'a eu le réseau de Mark Zuckerberg : « C’est une question d’éthique de publier une telle vidéo sans sources ni explications et de la rendre accessible au public. » Si aucun renseignement n’était donné sur le lieu ou la date de l’exécution présentée dans la vidéo, des rumeurs indiquent que le cartel de la drogue mexicain « Los Zetas » serait en cause. L’organisation criminelle est réputée pour ses décapitations sommaires.
Pro Juventute, une association suisse de défense des enfants et des jeunes a critiqué également l’autorisation de diffusion de la vidéo par Facebook, qui était alors visible par n’importe quel enfant ou adolescent inscrit sur Facebook. D’après l’association, « la distribution de ces vidéos est punissable » : il n’est pas autorisé par la loi de montrer des contenus violents à un public inadapté.
Après le tollé provoqué par l'absence de censure sur le réseau, Facebook a finalement pris la sage décision de supprimer la vidéo, ainsi que ses copies signalées par les utilisateurs. « Nous allons revoir notre politique et notre approche concernant ce type de contenu », a annoncé le réseau social le mercredi 1er mai.
Victoria Houssay
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