Elles représentent 48% de la population française mais dans la filière du numérique, les femmes sont en large minorité, ne représentant que 28% des effectifs, selon une enquête que vient de publier le Syntec, la principale fédération des sociétés françaises spécialisées dans les professions de l’ingénierie, des services informatiques, des études et du conseil, de la formation professionnelle. Bien qu'encore insuffisante, cette proportion est en nette augmentation. Début 2011, les femmes ne représentaient en effet que 25% des effectifs du numérique.
C’est surtout lorsqu’on se penche sur leur représentativité dans les fonctions dirigeantes que le bât blesse. « Les femmes sont 34% aux postes d’employé et de technicien (contre 27% en 2010) mais 25% aux postes d’ingénieur, consultant et cadre, et 19% seulement aux fonctions de cadre dirigeant », analyse d’ailleurs, dans les colonnes de L’expansion.fr, Viviane Chaine-Ribeiro, présidente de la commission Femme du Numérique du Syntec. Malgré tout, elle note quelques progrès encourageants. Ainsi, l’écart de salaire pour les postes de cadre dirigeant a été abaissé à 19% aujourd’hui, contre 37% en 2010, et à 6% (contre 10% en 2010) pour les postes d’ingénieur. De même, « le pourcentage d’embauche des femmes s’est aussi sensiblement amélioré depuis 2010 : il atteint 27% (contre 22% en 2010) », constate celle qui est également à la tête de l’entreprise Talentia, spécialisée dans l’édition de logiciels financiers.
Autre point positif, les entreprises soutiennent de plus en plus les femmes dans la conciliation de leur vie familiale et de leurs responsabilités professionnelles en proposant des temps partiels choisis, la possibilité de télé-travailler ou des horaires aménagés. « Les plus innovantes proposent des services de conciergerie, de crèche, de solutions d’urgence, des congés spécifiques ou des horaires de réunion aménagés », détaille encore Viviane Chaine-Ribeiro qui regrette toutefois la désaffection des étudiantes pour les filières du numérique alors que le secteur est dynamique.
« Le numérique est partout, c’est l’industrie du futur et le futur de l’industrie, c’est plus de 35 000 emplois par an en France, 10 000 créations nettes d’emploi », fait-elle savoir. Et d’ajouter : « On constate un vrai retard français pour les femmes ingénieures. Harvard devrait sortir 40% à 45% de femmes ingénieures l’an prochain alors qu’en France, faute d'information, les jeunes femmes sont encore trop peu nombreuses à aller vers les filières scientifiques et techniques, et qu’elles sont moins de 20% à se tourner vers les écoles d’ingénieurs ».
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