Tout a commencé il y a seulement 3 ans aux Etats-Unis. Andrew Mason, un jeune étudiant idéaliste, décide de profiter de la puissance de groupe mais également de la puissance d’Internet pour lancer un nouveau concept : l’achat groupé sur le web.
Après avoir débuté avec le site « The Point », Andrew annonce le 10 octobre 2008 la création de son nouveau site révolutionnaire : Groupon. Le principe ? Redonner du pouvoir d’achat au consommateur en négociant des prix attractifs avec des commerces de proximité, sous réserve d’avoir un nombre d’acheteurs inscrits défini. Le premier « deal » négocié par Andrew Mason était dans un petit restaurant de quartier, qui offrait 2 pizzas pour le prix d’une, soit 50% de réduction, à condition d’avoir 25 acheteurs souscrits à l’offre. En quelques heures, le deal est rempli, le phénomène Groupon a commencé.
En très peu de temps, ce nouveau système fait des émules et Andrew Mason est invité dans de nombreuses émissions, où il dévoile son concept à tous les Américains. Mais l’étudiant de Chicago ne s’arrêtera pas là et, en 3 ans, ce sont 37 pays qui adhèrent à ce nouveau mode de consommation, dont la France. C’est la croissance économique la plus rapide de tous les temps. Avec plus de 50 millions d’inscrits sur le site, Groupon s’est inscrit dans le mode de vie des citoyens et les réductions deviennent de plus en plus attractives, allant jusqu’à 80% de réduction pour des séances de massages, des rendez-vous chez le coiffeur ou des tables au restaurant. Mais sous cet air révolutionnaire et participatif se cache une toute autre réalité : la popularité du site à travers le monde a poussé Andrew Mason à changer la donne et à attirer de plus en plus d’acheteurs potentiels, en cassant de plus en plus les prix.
Misant sur les commerces de proximité qui n’attirent que peu de clients, les commerciaux imposent aux petits salons de coiffure ou aux petits restaurants des prix imbattables, dont ils ne percevront que 50% de commission, soit la moitié du prix de l’offre. Mais ce n’est pas tout : lors de ce deal, les commerçants signent un contrat avec le géant américain, dans lequel des conditions bien particulières sont signalées : tout d’abord, la collaboration avec le site Groupon se fait pendant 24 mois, automatiquement renouvelable pendant 12 mois. Pendant cette période, le site pourra répéter l’opération autant de fois qu’il le souhaite et, cerise sur le gâteau, le commerçant ne pourra pas coopérer avec d’autres sociétés. Une forte contrainte pour le commerçant qui profite à Groupon, dont le seul mot d’ordre actuel est : faire du chiffre. Depuis le rachat de la firme « City Deal », pâle copie allemande du site Groupon, le principe idéaliste et militant d’obtenir des prix cassés tout en amenant des clients aux commerçants a disparu. L’idée aujourd’hui est de faire de la « vente de coupons en masse », quitte à pousser le commerçant dans ses retranchements. En effet, le site peut augmenter le nombre d’acheteurs, par exemple, de 300 à 1500, ce qui est bien entendu bénéfique pour eux mais très contraignant pour un petit commerce de quartier, qui ne peut parfois plus honorer l’offre, du fait du débordement de clients. Un désagrément donc, pour de nombreux inscrits mécontents qui ne peuvent plus profiter de leur offre, une fois achetée.
De plus, le remboursement se fait très difficilement, et il faut parfois attendre très longtemps pour se faire rembourser, il arrive même que le remboursement devienne impossible, sans nouvelles du site. Des ratés que le site connaît depuis quelques mois, du fait de sa trop grande popularité et son envie de faire toujours plus de chiffre, avec toujours plus de clients. Des erreurs qui n’arrêtent pas la croissance folle de Groupon : il y a quelques mois, le géant du net Google a proposé à Andrew Mason de racheter la boîte à 6 milliards de dollars : celui-ci a refusé, persuadé que son entreprise en vaudrait le double.
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