Après un mois passé dans l’aéroport de Moscou, Edward Snowden, l'ex-consultant du renseignement américain recherché pour espionnage, s'est vu octroyer ce jeudi l'asile temporaire en Russie pour une durée d'un an. Mais, les révélations elles, continuent. Après Prism, c’est un nouveau logiciel d’espionnage que le Guardian met au jour grâce à des documents confidentiels transmis par l'ancien analyste de la NSA. XKeyscore permettrait ainsi aux services de renseignement américains d’espionner « presque tout ce qu'un utilisateur moyen fait sur internet ».
Échanges de mails, conversations sur les réseaux sociaux, recherche sur Google : en surveillant près de 150 sites et grâce à 700 serveurs disséminés en Russie en Chine ou au Venezuela, XKeyscore serait ainsi le logiciel d’espionnage qui couvre le plus largement Internet. Son mode de fonctionnement ? Un « Google » bis. Pour accéder aux informations, l’agent de la NSA devrait simplement remplir un formulaire, sans aucun contrôle hiérarchique ou judiciaire, selon le Guardian. Et contrairement aux autres systèmes de surveillance, XKeyscore n’aurait pas besoin d’un identifiant précis, une adresse mail par exemple : il pourrait ainsi remonter jusqu’à quelqu’un en partant simplement d’une recherche sur le web.
Selon le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney « les affirmations selon lesquelles il existe un accès étendu et sans limites aux données de la NSA (...) sont fausses ». La NSA, elle, a assuré que le programme XKeyscore s’inscrivait dans le « cadre légal » du recueil d’informations à l’étranger et que ses recherches concernaient « seulement » des « cibles étrangères légitimes ». Selon un diaporama publié en 2008 par le Guardian « plus de 300 terroristes » auraient été capturés grâce à XKeyscore. Malgré ces propos, l’opinion publique commence à s’interroger aux États-Unis : la Chambre des représentants a rejeté la semaine dernière à quelques voix près seulement une proposition visant à réduire les fonds alloués aux programmes d'espionnage.