Culture
Soutien au bijoutier de Nice : y a-t-il eu achat de "like" sur Facebook ?
Publié le 16 septembre 2013 à 14:07
Par Charlotte Arce | Journaliste
Quatre jours après la fusillade de Nice, au cours de laquelle un bijoutier a abattu l'homme qui le braquait, ils sont plus d'1,5 million de membres sur Facebook à avoir adhéré à la page de soutien au commerçant. Une vague de soutien colossale, qui suscite des doutes. Qui se cache derrière cette page de soutien ? Des « like » ont-ils été achetés pour gonfler artificiellement le soutien dont bénéficie réellement le bijoutier ?
Soutien au bijoutier de Nice : y a-t-il eu achat de "like" sur Facebook ? Soutien au bijoutier de Nice : y a-t-il eu achat de "like" sur Facebook ?© DR Facebook
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Ce lundi 16 septembre, ils sont – à l'heure où nous publions ces lignes - 1 559 512 membres de Facebook à avoir adhéré à la page « Soutien au bijoutier de Nice », après que ce dernier a, mercredi 11 septembre, abattu l'un des deux hommes qui tentaient de braquer sa bijouterie « La Turquoise », à Nice. 1,5 million de soutiens, arguant que le bijoutier n'a fait preuve que de légitime défense : « Il ne faisait que son travail », expliquent les administrateurs – anonymes - de la page Facebook. De quoi justifier, aux yeux de plus d'un million d'internautes, la loi du Talion ? À moins que les « like » de soutien au bijoutier Stéphane Turk n'aient été achetés : c'est la théorie qu'avance Rue 89.

Achat de « like » en gros ?

Selon Le Figaro, le cap du million de « like » a été franchi ce samedi 14 septembre. Vendredi, ils n'étaient encore que quelques milliers d'internautes à afficher sur Facebook leur soutien au propriétaire de « La Turquoise ». Comment alors expliquer un tel engouement pour un fait divers, et, surtout, de manière aussi fulgurante ?

Socialbakers, un site spécialisé dans l'analyse des données provenant des réseaux sociaux, s'est penché, samedi, sur le cas de la page « Soutien au bijoutier de Nice ». Les résultats qu'il a mis en évidence, et relayés par Rue 89, laissent en effet supposer un achat de faux « like » d'internautes, comme c'est aujourd'hui possible sur les réseaux sociaux. Samedi, 79% des abonnés Facebook à la page « Soutien au bijoutier de Nice » ne semblaient pas résider en France, et apparaissaient dans la catégorie « minor countries ».

Si certains spécialistes du web, cités par Rue 89, affirment que ces « like » de soutien sont « évidemment faux », les responsables du site Socialbakers, qui ont publié les statistiques de la page « Soutien au bijoutier de Nice », appellent à davantage de réserve et affirment qu'« il n'y a pas de moyen sûr à 100% de savoir s'il y a eu achat de fans » : « Vous ne pouvez qu'émettre des hypothèses en fonction des données disponibles. […] Le plus probable, c'est qu'il y a un bug côté Facebook, qui ne nous envoie pas des données correctes. »

Un « effet boule de neige » plus probable

D'autant, rappelle France Info, que l'achat groupé de « like » sur Facebook, se monnaye à prix d'or : environ 15 000 euros pour dépasser le million d'abonnés. Des moyens qui ne peuvent que très rarement être déployés par un seul particulier, et restent même peu probables de la part d'un parti politique, comme le Front National.

De plus, rappelle Rue 89, si nombre d'internautes ayant adhéré à la page de soutien sont issus de « minor countries », les messages de soutien, eux, sont bien réels. Chaque post diffusé sur la page récolte en moyenne 20 000 commentaires et 50 000 « like » de la part des internautes : une entreprise qui serait difficile à mettre en œuvre si la plupart des soutiens s'était avérés faux.

Les statistiques mêmes diffusées par Socialbakers ont changé depuis dimanche : ces dernières prouvent à présent que 833 632 fans (soit 53,6% des adhérents) vivent en France. De quoi, selon France Info, imaginer un « scénario mixte », où se sont mêlés dans un premier temps soutiens achetés et vraies adhésions, avant que la couverture médiatique de la page Facebook ne génère elle-même ce chiffre surprenant.

Toutefois, tous les internautes ne semblent pas pour autant souscrire aux principes du bijoutier de Nice. Depuis vendredi, plus de 20 000 internautes ont rejoint la page « Je ne soutiens pas la violence, ni le crime du bijoutier de Nice », expliquant : « Éthiquement rien ne devrait justifier la loi du Talion. Nous ne sommes plus au Moyen-Âge. La justice doit être sociétale, jamais individuelle. »

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