« It’s your fault » : quand une vidéo ironise sur la culpabilité de la victime
« Regardons les choses en face mesdames : le viol, c'est de votre faute », explique, tout sourire, une jeune femme dans une vidéo humoristique ironisant sur la culture du viol en Inde. L’excuse y est devenue commune : si la femme se fait violer, elle l’a bien cherché, que ce soit par sa tenue ou par son comportement. All India Bakchod, un groupe de comédiens, dénonce cette absurdité dans une vidéo ironique, et ne tarde pas à trouver une solution ingénieuse. « Pas de femme, pas de viol » : il fallait y penser. La vidéo gratte là où ça fait mal : des solutions bidons du gouvernement (un couvre-feu pour éviter les viols) au vécu des victimes (« si vous en avez marre d'être humiliée par votre agresseur, vous pouvez toujours allez voir la police... et vous faire humilier par eux à la place »).
« Project Unbreakable » : les victimes citent leur agresseur
« L’art de guérir ». Voilà ce que propose « Project Unbreakable », un Tumblr participatif auquel les victimes d’agressions sexuelles peuvent envoyer une photo d’elles, tenant une pancarte où elles citent leur agresseur. « Ne fais pas comme si tu n’en avais pas envie », « jouons à un jeu » ou « tu n’aimes pas que je te chatouille ? », peu-on y lire. Le projet, initié en 2011, a déjà réuni plus de 2 000 témoignages. Il y a quelques jours, le site Buzzfeed reprenait plusieurs clichés du site. Leur point commun : les citations venaient d’hommes agressés. Une façon de rappeler que les femmes ne sont pas les seules victimes.
Dans l’inconscient collectif, le violeur est un dangereux psychopathe, qui rôde dans les parcs ou les parkings la nuit tombée. En pratique, l’agresseur est connu de sa victime dans 80% des cas : c'est un parent, un ami, un proche, un collègue... Le Tumblr « Je connais un violeur » regroupe les témoignages de centaines de victimes de violences sexuelles qui présentent leur agresseur. Une initiative thérapeutique pour Muriel Salmona, psychiatre. « L’anonymat donne à des femmes et à des hommes une occasion inespérée de parler enfin, et de se reconnaître symboliquement comme victime, ce qui est réparateur », estime-t-elle, dans une tribune publiée par le Plus du Nouvel Observateur.
>> Lire : le Tumblr où les femmes violées peuvent raconter leur calvaire <<
La deuxième Marche des salopes françaises a eu lieu ce week-end. Le but : lutter contre la culpabilisation des victimes d’agressions sexuelles, en leur permettant de briser le silence. Partant du constat que 90% des victimes n’osent pas porter plainte contre leur agresseur, la Slutwalk vise à unir les victimes, avec un principe simple : « La honte doit changer de camp ». L'initiative se poursuit sur le Web, grâce à un Tumblr regroupant des infos, mais également à une pétition en ligne.