Google fait régulièrement scandale à cause de son système de requêtes populaires : en tapant dans la barre de recherche un mot, les autres termes les plus recherchés apparaissent aussi. Problème : quand on écrit « Pourquoi les Américains », une des recherches suggérées est « Pourquoi les Américains sont gros ». Ce système est révélateur de préjugés très ancrés : « Pourquoi les juifs ne sont pas aimés », « Pourquoi les roux puent », « Pourquoi les noirs parlent fort » sont par exemple des recherches fréquentes. Et les femmes ne sont pas épargnées par ces avalanches de clichés dégradants.
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Voilà l’inspiration de la dernière campagne de l’ONU Femmes pour lutter contre les discriminations sexistes. Les affiches montrent des visages de femmes dont la bouche est barrée d’une capture d’écran Google affichant ce type de phrase, comme pour les faire taire. Exemple des requêtes proposées à partir des mots « les femmes devraient » : « Les femmes devraient rester à la maison », « Les femmes devraient être des esclaves », « Les femmes devraient être en cuisine », « Les femmes ne devraient pas parler à l’église ». Autre requête ? « Les femmes ne devraient pas » : Google complète la phrase par « les femmes ne devraient pas avoir de droits », « les femmes ne devraient pas voter », « les femmes ne devraient pas travailler »…
Ces recherches populaires sont révélatrices d’un sexisme ambiant qui perdure en dépit de toutes les avancées en matière de droit des femmes. Des préjugés apparemment d’un autre âge, mais finalement toujours ancrés dans les mentalités des internautes. Si la campagne de l’ONU a utilisé des recherches en anglais, voici ce qu’on peut trouver dans le Google français.
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