François Nautré, 23 ans, est ingénieur consultant en fin d'études, spécialisé dans les systèmes d'informations et les NTIC. Membre du bureau national du réseau Chrétiens en Grande École (3000 étudiants, 110 écoles) en 2009-2010, il a participé à la définition d'une stratégie de communication multi-canal. Passionné par les NTIC et leurs usages, en particulier le web, les réseaux sociaux et les technologies mobiles, François Nautré est membre de Technologiæ, un groupe de travail sur l'Église et les nouvelles technologies, qui assure un rôle de conseil, de veille et de formation auprès de la Conférence des Évêques de France.
François Nautré : Ces chiffres ne sont pas surprenants car il s’agit d’une moyenne entre pratiquants et non pratiquants. Or les non pratiquants sont en général hostiles aux propos des institutions, a fortiori sur le Net. De plus, en France, il y a un frein culturel prononcé contre les nouvelles technologies dans leur ensemble, plutôt que contre la religion sur Internet. Il s’agit plus d’un problème culturel que d’une vraie réticence.
F.N. : On pourrait s’attendre à ce que les gens soient plus au courant. Il est vrai que les Catholiques ont mis du temps à se lancer dans les nouvelles technologies, mais aujourd’hui ce retard est en train de se rattraper. Cela dit, la religion n’est pas une marque, elle ne vend pas un produit sur Internet. On est plus dans le fonctionnel et le communautaire que dans la démarche marketing. De plus, la situation n’est pas la même selon les religions, car toutes n’ont pas le même objectif. Ainsi, les Chrétiens ont un souci d’évangélisation tandis que les Juifs n’ont pas ce souci de recruter de nouveaux croyants. Il y a une vraie volonté de l’Eglise catholique d’accrocher les jeunes (via les aumôneries, les scouts,…), et de mettre en avant les propositions locales, avec pour objectif une meilleure information et une mise au courant.
F.N. : Non, ce sont des propositions, et qui ne viennent pas forcément de l’Eglise catholique. Il y en a pour tous les goûts et cela crée une diversité positive. Chacun y trouve son utilité : par exemple le Missel sur iPhone est très pratique pour le prêtre qui dit 5 offices par jour.
F.N. : Les nouveaux usages se développent, et aujourd’hui on arrive à toucher plus de monde. On cache de moins en moins sa religion sur Facebook, ne serait-ce que par l’adhésion à des groupes communautaires. C’est le côté positif de l’évolution sociale du Web : les réseaux sociaux permettent une sollicitation plus ciblée et plus pertinente. Pour les Chrétiens, l’avenir de la religion sur le numérique passera par les personnes et moins par les institutions. D’où une certaine frilosité, une inquiétude de la part de l’Eglise encore aujourd’hui. La pratique de la religion sur Internet ne se réduit cependant pas à la collecte de dons ou à de la communication événementielle.
F.N. : La France est assez peu concernée par l’infiltration des sectes, comparé aux Etats-Unis, car celles-ci n’ont pas le statut de religion, et restent très taboues et discrètes. En revanche, il est vrai que les premiers actifs dans la religion sur Internet ont été les extrémistes. Cela s’atténue parce que les pratiquants plus modérés s’y mettent aussi.
Les résultats du sondage CSA sur Religion et Internet
Le benchmark des pratiques religieuses par l’Institut Treize articles web lab
Observatoire Tf-Orange : Religions et numérique, la tradition à l’épreuve des nouvelles pratiques
Religion et Internet : l’interview d’Isabelle Jonveaux, sociologue spécialiste des religions
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