L’année dernière déjà, SOS Homophobie épinglait Internet comme le média favori des homophobes. L’anonymat et les multiples canaux d’expression (blogs, forums, groupes Facebook…) ont permis la création de véritables défouloirs pour injures, appels à la haine et menaces de mort à l’encontre des homosexuels. Ainsi, une plainte sur 5 reçue via la ligne d’écoute et le site Internet de SOS Homophobie concerne une forme de harcèlement ou d’injure sur Internet. « Au-delà des sites extrémistes politiques et religieux, une large part des témoignages concerne les réseaux sociaux et les sites des grands médias. Certains articles abordant un sujet LGBT (« Lesbian, Gay, Bisexual, Transgendered people ») deviennent le théâtre d'un défoulement homophobe virulent où, derrière son écran, n'importe qui peut déverser sa haine », relève l’association dans un communiqué.
Paradoxalement, ces défouloirs virtuels n’empêchent pas la violence dans les lieux publics de s’intensifier : 108 cas avaient été signalés en 2009, il y en a eu 154 en 2010, soit une augmentation de 43%, et dans la moitié des cas le témoignage fait état d’une agression physique.
L’année 2010 s’impose donc comme l’année d’un triste record : celui du nombre de plaintes reçues pour des actes ou des propos homophobes. Stable depuis 2005 (entre 1200 et 1300 par an), il bondit de 20% en 2010 pour atteindre 1500 témoignages par an, soit 4 par jour. Une évolution à relativiser, puisqu’elle peut être interprétée comme le résultat d’une libération de la parole : de plus en plus d’homosexuels osent se plaindre, n’acceptant plus d’être des victimes. L’association estime néanmoins que de nombreux homosexuels sont encore murés dans le silence, soumis à l’homophobie latente la plus pernicieuse, celle de l’entourage.
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