Faire « réfléchir à deux fois » les harceleurs du Web. Tel était l'objectif de Trisha Prabhu, une américaine de 13 ans, lorsqu'elle a développé Rethink (Repenses-y, en français). Partant du principe que les adolescents ne réfléchissent ni aux conséquences de leurs actes ni à l'impact de leurs mots avant de publier un commentaire blessant sur Facebook ou Twitter, elle a imaginé un outil qui les obligerait à le faire. Avant de présenter son dispositif, la collégienne l'a d'abord testé sur ses camarades. Elle leur a ainsi proposé plusieurs messages violents en leur demandant s'ils les posteraient sur les réseaux sociaux. Étonnement, 70% ont répondu par l'affirmative. Mais, conformément au fonctionnement de Rethink, ces jeunes internautes ont ensuite vu un message d'alerte s'afficher sur leur écran : « Ce commentaire peut blesser. Veux-tu prendre le temps d'y réfléchir et te demander si tu veux vraiment l'envoyer ? ». Bonne nouvelle, après cette remarque, ils n'étaient plus que 4,67% à confirmer leur choix. Trisha Prabhu espère désormais que son application, qui vient d'ailleurs d'être sélectionnée par Google pour figurer en finale de sa Science Fair (un concours visant à promouvoir les inventions d'adolescents du monde entier) pourra prochainement être intégré à Facebook et Twitter, entres autres.
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« Envoie ça plutôt » ou Send This Instead. C'est le nom de l'application imaginée par la police provinciale de l'Ontario pour lutter contre l'épidémie de sextos dont semblent victimes les adolescents de cette petite ville du Canada. Son but : inciter les plus jeunes à répondre de façon appropriée aux demandes de photos érotiques reçues par SMS et les encourager à signaler leur harceleur aux autorités. Disponible sur iPhone et smartphones Android, elle propose une soixantaine de réponses sarcastiques ou humoristiques à envoyer dès la réception d'un SMS à caractère sexuel : « Désolée, je suis actuellement occupée. Je peux vous rejeter plus tard ? », « Pourquoi ? Pour que tu puisses les envoyer aux amis que tu n'as pas ? » ou encore « Non, mais continue à prendre des selfies. Les flics vont adorer tes photos d'identité ». À noter qu'outre ces réponses qui devraient refroidir les ardeurs de l'expéditeur du sexto en question, Send This Instead permet également de transférer les sollicitations inappropriées aux forces de l'ordre en cliquant sur un simple lien.
Mais les réseaux sociaux et smartphones ne sont pas les seuls supports de la lutte contre le cyber-harcèlement. Pour preuve, en janvier 2012, le ministère français de l'Éducation lançait son site Internet dédié : Agircontreleharcelementalecole.gouv.fr. Destiné aux élèves, parents et professionnels de l'éducation, il contient notamment des fiches thématiques visant à accompagner les victimes de ces violences psychologiques dans leurs démarches. Et parce que ce phénomène concerne tous les internautes, une campagne d'information avait été lancé simultanément afin de les sensibiliser à ses conséquences. En outre, une application Facebook permettant aux membres d'associer un badge « Stop harcèlement » à leur profil avait été développée en partenariat avec le ministère et le réseau social. Un dispositif très complet donc, et pour cause. Encore aujourd'hui, on estime que près de 10% des élèves sont concernés par le cyber-harcèlement. Parmi ces derniers, 6% subiraient un harcèlement qualifié de « sévère à très sévère » ; un harcèlement qui les pousse malheureusement trop souvent à commettre des actes désespérés, tel que le suicide.