Copwatch donne des sueurs froides aux fonctionnaires de police et pour cause : le site, un véritable Big Brother créé contre la police, publie des photos de dizaines de policiers accompagnés des nom, prénom et commissariat d’affection mais aussi de commentaires considérés comme « diffamatoires ». Sous certaines images, on peut en effet trouver des messages comme « Nous recommandons la plus grande vigilance vis-à-vis de ces deux policiers. Ils traînent autour du métro Barbès et n'hésitent pas à harceler les marchands. »
Le site de France Info retranscrit le discours d’un des porte-parole de Copwatch, un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années. Inquisiteur, il n’hésite pas à déclarer que « ce site se veut une véritable base de renseignement, d’information et de lutte contre la répression, la violence et l’impunité policière ». À la manière d’autres sites Internet mis en place par des organisations d’extrême gauche et des organisations de défense des minorités comme le Black Panther Party, Copwatch prévoit de mener une traque sans répit des policiers dans le but d’aider la population : « On pense que la police est fourbe, et on pense qu’en renseignant les gens, ça évitera peut-être un jour d’avoir une interpellation, et lorsqu’une personne se fera agresser, elle pourra aller sur la base de données et reconnaître le policier qui l’a agressée pour porter plainte ».
Si la loi n’interdit pas de prendre en photos les policiers, elle leur permet tout même de saisir la justice pour atteinte au droit à l’image, diffamation et outrage, en particulier si les clichés sont utilisés pour dénigrer la personne, ce qui est le cas ici. Pour Jean-Claude Delage, le secrétaire général d’Alliance, deuxième syndicat des gardiens de la paix, « les gens derrière ce site mettent en difficulté les fonctionnaires de police jusque dans leur vie personnelle en captant des informations privées les concernant sur des réseaux sociaux », il est important de les « inciter […] à déposer plainte systématiquement » explique-t-il au Parisien. Le site, s’il sera probablement bloqué comme le souhaite le ministère de l’Intérieur, n’en restera sans doute pas là, comme l’indique l’avertissement visible en première page : « Policiers, nous vous identifierons tous un à un. Que votre impunité trouve une fin ».
Claire-Marie Allègre
(Source : lemonde.fr)
Crédit photo : Copwatch
Trois policiers se suicident en deux heures
Colloque « Femmes et villes », le sentiment d'insécurité dans les villes
MapMymobile : l'appli qui permet de suivre ses ados à la trace
Police municipale : Claude Guéant annoncera de nouvelles mesures demain à Nice