A.G. : L’idée nous est venue à mon associé Gary Cohen et à moi lorsque nous étions étudiants, sur le campus de l’Essec à Cergy. Je subissais les transports au quotidien et peu à peu est venue l’idée de profiter des quelques personnes de l’école qui avaient une voiture pour la leur emprunter en échange de petites compensations des coûts d’utilisation. Cela a démarré avec la voiture de mon associé, puis petit à petit nous sommes arrivés à gérer via un fichier Excel une trentaine de véhicules. En quittant l'école, et alors que l’idée se développait sur le campus, nous nous sommes penchés sur la possibilité de réaliser un site qui reprendrait cette idée. C’est ainsi qu’est né Deways en 2007.
A.G. : Nous sommes rentrés à l’incubateur de l’Essec en janvier 2009. Puis nous avons eu nos premiers rendez-vous avec des assureurs : c’est cet aspect du projet qui a été le plus long et le plus difficile à mener. Tout le monde nous disait que cela ne marcherait jamais, il a fallu être force de conviction. Au final après 2 ans de négociation, nous avons mis en place un partenariat avec la MACIF, en établissant un contrat spécial. Ils ont été séduits par l’aspect communautaire et solidaire du projet. Par ailleurs, étant donné que nous n’avions pas de fonds, le seul moyen de nous développer a été de gagner des concours d'entrepreunariat : nous avons ainsi remporté en 2010 le concours Innovons Ensemble, le concours Graine de boss ou encore le concours éco-citoyen… Cela nous a permis d’injecter des fonds dans la société et de la développer.
A.G. : J’avais vu le tweet de Géraldine Le Meur annonçant la « Start-up competition ». Nous avions très envie de participer à Le Web mais n’avions pas les moyens d’y aller. Alors nous avons décidé de tenter notre chance en participant au concours, et nous avons été sélectionnés ! Cela a représenté une opportunité incroyable : nous avons eu de nombreuses retombées presse au moment de l’annonce des présélections et tout autant quand nous avons reçu le prix du public. Le fait de présenter notre projet à des grands dirigeants de Microsoft, d’Orange et à des investisseurs potentiels nous a aussi poussés à nous dépasser.
A.G : Sur le coup cela a été un vrai tremplin et ce prix nous a apporté une notoriété dont nous avions besoin. Depuis nous avons mis en ligne une version du site améliorée et qui correspond de plus en plus à notre vision du projet du départ. Nous avons par ailleurs effectué une levée de fonds en 2011 auprès d’un business angel. Aujourd’hui Deways emploie 7 personnes et une équipe de freelances et prestataires. Le site compte 1500 voitures et environ 13000 membres inscrits dans toute la France, avec plus de densité dans la région parisienne, l’agglomération de Lyon, ou encore le sud de la France.
C.H : Depuis le début le projet était vraiment structuré autour de l’idée que l’utilisateur créé sa propre communauté en ligne en tant que propriétaire ou locataire de voiture. Pour nous l’aspect social et communautaire devait se traduire au niveau local et correspondre aux usages des futurs utilisateurs. Nous avons mis l’accent sur la proximité et l’angle communautaire du site, afin de créer un Airbnb de la voiture. Nos membres peuvent capitaliser sur leurs amis Facebook, mais également développer un réseau de proximité, avec leurs voisins ou collègues.
A.G. : Nous voyons l’arrivée d’Autolib' comme une belle opportunité de développer le concept de partage de véhicule. La mairie de Paris et le groupe Bolloré qui portent le projet mènent une grande campagne de communication dont nous allons bénéficier. Ce lancement d’Autolib' va dans le sens de tout le travail de sensibilisation aux nouvelles pratiques de la voiture que nous menons. Nous sommes ravis de voir émerger sur le marché ce type de produit, cela va forcément avoir un impact positif sur notre propre développement.
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