Patrick Gofman : J’ai mes têtes de Turc que je persécute depuis plusieurs années. Certaines femmes officiant dans les médias m’exaspèrent par leur conformisme et leurs faux combats. Caroline Fourest, par exemple, m’agace au plus haut point car elle est le type même de la rebelle institutionnalisée. Elle prend des poses de barricadière, prêchant le féminisme comme subversif, alors que c’est une doctrine officielle, moulinée dans les émissions de radio, de télévision et dans les journaux les plus lisses du pays.
P. G. : Très honnêtement, je n’ai aucun critère scientifique, mes choix sont purement subjectifs et épidermiques. Avez-vous déjà écouté Caroline Dublanche, le soir, sur Europe 1 ? Elle anime la tranche de 23 heures à 1 heure. Ses interventions plaisent peut-être à certains auditeurs mais personnellement, je trouve qu’elle débite une idéologie insupportable. De mon point de vue, c’est donc une emmerdeuse.
P. G. : J’ai fait des suggestions, certaines ont été acceptées, d’autres non. Au final, il y a eu environ 10 % de coupes. Par exemple, le texte concernant Audrey Pulvar a été éliminé ; mon éditeur et son avocat ont opté pour la prudence. Cette journaliste est, semble-t-il, très dangereuse. D’ailleurs, n’a-t-elle pas réussi à faire censurer un article du magazine « Elle » et à en obtenir des excuses ?
P. G. : Je comprends que la présence de sainte Aung San Suu Kyi dans un « Dictionnaire des emmerdeuses » puisse choquer. Dans son cas, je dois avouer que j’ai un peu cédé à l’esprit de système et de provocation. Ce qui n’empêche qu’à la lecture de sa biographie, j’ai été choqué par certains de ses choix et notamment par le fait qu’elle ait pu préférer rester en Birmanie plutôt que de se rendre à Londres pour soutenir son mari mourant.
Toutefois, je tiens à préciser que ce dictionnaire ne vise pas à redresser les torts ou à donner des leçons, mais simplement à montrer sous un angle humoristique à quel point les rapports entre les hommes et les femmes peuvent être désastreux.
P. G. : Rendons à César ce qui est à César, l’idée d’origine n’est pas de moi mais de mon éditeur, Philippe Grancher, qui m’a envoyé cette proposition accompagnée d’un chèque. Pour moi qui ai rêvé de vivre de ma plume toute mon enfance, il était impossible de refuser cette offre. De plus, il suffit de parcourir ma bibliographie pour constater que les femmes sont l’un de mes sujets de prédilection, et comprendre que ce dictionnaire n’est finalement que la suite logique de mon œuvre.
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