Sébastien Cauchon, Marie Desplechin, Danièle Heymann, Marie-Christine Luton, Jean-Luc Douin, Philippe Piazzo et Cécile Mury. C’est entourée de sept journalistes, critiques et autres fous de cinéma ou toqués de Marilyn, qu’Isabelle Danel signe la réalisation du monumental dictionnaire rose bonbon « Marilyn Monroe de A à Z ». De la lettre A comme actrice à la lettre Z comme Zonka, Zelda, en passant par H comme Happy Bithday Mister Président, M comme médicaments, E comme Einstein ou I comme idiote, il répertorie les mots emblématiques de la vie de l’actrice : le nom de ses idoles, de ses amis et faux amis, de ses rivales, de ses parents, les titres de ses films et autres notions-clés… Autant d’occurrences qui reconstruisent pièce par pièce l’incroyable puzzle de la destinée de Norma Jeane Baker.
Ce glossaire en forme de Rubik's Cube, dont les entrées se répondent sans jamais se répéter parvient à peindre par petites touches la vie en casse-tête de la plus énigmatique des blondes. Sous cette « forme idéale pour un portrait en morceaux, où images et textes forment un tout » comme l’explique Isabelle Danel dans son avant-propos, l’ouvrage ne se borne pas à imposer une vérité sur la star, il inclut les rumeurs, les mensonges et les demi-vérités qui ont construit le mythe Marilyn. Il fourmille d’anecdotes, de petites phrases prononcées par elle et sur elle et de détails minuscules et passionnants. Une véritable mine d’or à feuilleter.
En guise de mise-en-bouche, voici quelques uns des mots développés dans le dictionnaire :
Curtis, Tony
Le partenaire de Marilyn Monroe dans « Certains l’aiment chaud » semblait souffrir de sentiments contradictoires envers la star explique-t-on dans « Marilyn Monroe de A à Z ». L’auteur de la fameuse phrase « embrasser Marilyn, c’est comme embrasser Hitler », qui attribuait le succès de l'actrice au fait « qu’elle fut la première à porter des chemisiers transparents » avouera dans un autre registre : « elle possédait une qualité que personne d’autre n’avait jamais eue à l’écran, à part Greta Garbo. Elle avait l’air réelle. Elle donnait l’impression qu’on pouvait la toucher du doigt. Marilyn, c’était la « 3D » avant l’heure ».
Fesses
Au moment de laisser l’empreinte de ses mains et de ses pieds dans le ciment frais du Grauman’s Chinese Theatre aux côtés de Jane Russel, sa partenaire dans « Les hommes préfèrent les blondes », Marilyn aurait suggéré avec espièglerie de s’asseoir sur le ciment, tandis que son amie se pencherait en avant. « L’idée n’a pas été retenue », dira-t-elle plus tard.
Fitzgerald, Ella
L’anecdote est connue : très grande fan de la chanteuse de jazz, cantonnée aux clubs minables à cause de la discrimination raciale qui fait rage, Marilyn Monroe imposera la présence d’Ella Fitzgerald au Mocambo, une boîte très en vue de Los Angeles en annonçant au propriétaire des lieux que s’ils engageaient Ella, elle réserverait une table au premier rang tous les soirs où la chanteuse serait à l’affiche. Le chantage fonctionna et Ella se produisit au Mocambo sous les applaudissements de Marilyn.
Grain de beauté
En fait incolore, le légendaire grain de beauté de Marilyn était tout simplement dessiné ou plutôt souligné au crayon à sourcil. Il apparaît ou disparaît d’ailleurs au gré des films et migrera parfois sur son menton en hommage à son idole Jean Harlow.
Humour
On la prenait pour une pin-up stupide, beaucoup ont pourtant loué son esprit et sa drôlerie. De fait, la malicieuse Marilyn, qui dédicaçait un jour à un intime le calendrier où elle posa entièrement nue, écrivit : Me préfères-tu avec les cheveux plus longs ? ».
Inconsolable
Née d’un père inconnu et d’une mère absente puis très vite folle, la famille fut la croix de Marilyn. Malheureuse en ménage, victime de plusieurs fausses couches, elle ne parviendra jamais à construire la sienne. Arthur Miller, son troisième époux la tenait pour « la fille plus triste qu’il ait rencontrée ».
Kennedy
On reste surtout interloqué par l’incroyable photo accolée à l’article qui concerne les Kennedy et leurs relations troubles et toujours indéchiffrables avec la star. Très sombre, on n’y voit distinctement que Marilyn, lumineuse dans une robe claire. Les deux silhouettes qui l’encadrent ont le visage englouti dans l’ombre : ce sont celles de Robert et de John.
Téléphone
Accro au téléphone, Marilyn Monroe avait fait rallonger tous les fils de ses appareils pour pouvoir les balader dans les pièces de sa maison et appelait ses amis de jour comme de nuit. Dans l’ouvrage, on apprend que pour tromper les fâcheux qui tentaient d’obtenir son numéro et seraient passés devant son poste, elle y avait fait inscrire le numéro de la morgue de Los Angeles. On l’a retrouvée morte le 5 août 1962, la main sur le combiné.
« Marilyn Monroe de A à Z » sous la direction d’Isabelle Danel, Tana éditions, 31 €, 456 pages.
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