Le Festival America, grand rendez-vous de la littérature américaine, a clos ses portes dimanche dernier après trois jours de débats, de rencontres et de dédicaces. Les 70 auteurs du nord comme du sud du continent américain ont fait le déplacement à Vincennes et ont chacun présenté leur œuvre. Parmi elles, cinq histoires de femmes écrites par des femmes ont retenu notre attention.
« La fiction est une bonne façon de raconter l’Histoire ». L’écrivaine argentine Elsa Osorio résume succinctement une des raisons d’exister de son ouvrage, « La Capitana », sorti aux éditions Métailié. Les auteurs en ont d’ailleurs longuement débattu pendant les rencontres avec leur public ; de Janet Skeslien Charles, Julie Otsuka et Elsa Osorio pendant la discussion intitulée « Portraits de femmes » à Vandela Vida et Louise Erdrich lors du rendez-vous autour des couples, chacune a expliqué la genèse de son œuvre. Découvrez cinq auteures, cinq histoires, cinq destins.
Quand elle découvre que son mari lit son journal intime, Irène en commence un autre qu’elle met en lieu sûr. Elle y livre tout sur son mariage et sur sa vie, tandis qu’elle utilise l’ancien pour se venger de son mari. Alors qu’Irène et Gil tentent de maintenir les apparences face à leurs enfants, la violence et les secrets s’installent dans le foyer.
A partir des carnets de notes de Mika Etchebéhère, amie de Julio Cortázar, de Madrid à Berlin en passant par Paris et la Patagonie, La Capitana raconte l’histoire de Mika et de son époux dans l’aventure idéologique du XXe siècle. Dirigeant une unité combattante du Parti d’Unification Marxiste pendant la guerre civile espagnole, elle sera poursuivie par les fascistes, accusée par le pouvoir stalinien de « déviance » et harcelée par un sinistre agent de la Guépéou russe.
Au début du XXe siècle, des Japonaises ont quitté leur pays pour épouser aux Etats-Unis un homme qu’elles n’avaient pas choisi. A la façon d’un chœur antique, leurs voix s’élèvent et racontent leurs misérables vies d’exilées… Leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail dans les champs, leur combat pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l’humiliation des Blancs, le rejet par leurs enfants de leur patrimoine et de leur histoire.
Daria vit seule avec sa grand-mère à Odessa, dans une Ukraine qui souffre encore des blessures du communisme. Pour trouver une solution à sa précarité, elle se laisse tenter par le rêve américain en épousant un homme par le biais de l’agence matrimoniale pour laquelle elle travaille. Mais croyant rejoindre un professeur à San Francisco, elle se retrouve en fait en rase campagne, avec un mari rustre et jaloux qui lui a menti sur toute la ligne.
Veuve depuis peu, Yvonne décide de retourner en Turquie, où elle avait passé sa lune de miel vingt-huit ans auparavant, pour se remémorer les jours heureux avec son défunt mari. Toutefois, son séjour ne se déroule pas comme prévu : l’endroit a bien changé et les souvenirs d’autrefois ne parviennent pas à soulager sa peine. Au fil des pensées et des rencontres se dessine le portrait d’une femme tiraillée par ses contradictions, mais qui finit par accepter les zones d’ombre de ses sentiments.
Laure Gamaury
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