Coiffant au poteau Linda Lê, Patrick Deville et Joël Dicker, c’est finalement Jérôme Ferrari qui a remporté au second tour le prestigieux Prix Goncourt pour son roman « Le Sermon sur la chute de Rome » (Éd. Actes Sud). Cet agrégé de philosophie y fait référence au fameux sermon que saint Augustin prononça en 410, dans la cathédrale disparue d'Hippone, devant des fidèles désemparés après la destruction de Rome. « Le monde est comme un homme : il naît, il grandit, il meurt », avait-il asséné.
De fait, « Le Sermon sur la chute de Rome » parle d’espérances déçues, de frustration et de déclin. Située au milieu de la montagne corse, l’action gravite autour de Matthieu, un enfant du pays, qui, abandonnant de brillantes études de philosophie, décide de reprendre les rênes du bar local avec son ami d’enfance. Ils veulent faire de ce lieu le « meilleur des mondes possibles ». Mais bientôt l'utopie vire au cauchemar et ce monde sombrera comme les autres. Après « Où j’ai laissé mon âme », Jérôme Ferrari signe avec « Le sermon sur la chute de Rome » un roman fataliste et impitoyable sur « la malédiction qui condamne les hommes à voir s’effondrer les mondes qu’ils édifient ».
Crédit photo : AFP
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