Créée en 1993 à l’initiative de l’Assemblée générale des Nations Unies, la Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée chaque année, le 3 mai. Une date qui permet d’informer les citoyens sur les atteintes portées à la presse, la liberté d’informer étant loin d’être acquise dans de nombreux pays du globe. En effet, aujourd’hui encore, des publications sont censurées, condamnées, suspendues ou n’ont tout simplement pas le droit de paraître, tandis que des journalistes, des rédacteurs en chefs et des éditeurs sont harcelés, attaqués, détenus ou même tués.
L’initiative vise donc non seulement à rendre hommage aux professionnels de l’information ayant perdu la vie dans l’exercice de leur fonction, à évaluer l’état de la liberté de la presse dans le monde, mais aussi à encourager et développer les initiatives en faveur de cette cause. Cette année, la Tunisie, qui fut le point de départ des « Révolutions arabes », a d’ailleurs été choisie pour accueillir les principales célébrations de cette 19e Journée mondiale de la liberté de la presse ; des festivités organisées conjointement par l’Unesco et le gouvernement tunisien. En effet, les soulèvements de 2011 ont mis en exergue le pouvoir des médias et le combat des peuples pour la liberté d’expression. Symboliquement, des conférences ayant pour mot d’ordre « Les nouvelles voix : la liberté des médias a le pouvoir de transformer les sociétés » se tiendront donc à Tunis jusqu’au 5 mai.
La journée sera également l’occasion de remettre le Prix de la liberté de la presse Unesco/ Guillermo Cano, décerné cette année à Eynulla Fatullayev, ancien rédacteur en chef et fondateur de l’hebdomadaire populaire indépendant russophone « Realny Azerbaijan ». Emprisonné en 2007, ce journaliste a été libéré l’année dernière, à la faveur d’une grâce présidentielle. Malgré les risques encourus, il n’a cessé, tout au long de sa carrière, de défendre la liberté de la presse et d’expression. En juillet 2011, il a notamment créé l’Union publique pour les droits de l’homme, une organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme.
Rappel aux gouvernements sur la nécessité de respecter leurs engagements, moment de réflexion privilégiée pour les médias professionnels, la Journée mondiale de la liberté de la presse, sous l’impulsion de gouvernements, d’ONG, d’organisations de médias, d’écoles ou d’université, fera l’objet, au cours des prochaines 48 heures, de manifestations dans le monde entier.
Le site de la Journée mondiale de la liberté de la presse
Crédit photo : UNESCO/Eynulla Fatullayev
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