Massoud Hossaini, photographe de l’Agence France Presse (AFP), a reçu lundi à New York le prix Pulitzer 2012, dans la catégorie « Photo Breaking News ». A 30 ans, cet Afghan doit sa prestigieuse distinction à la photo d’une fillette en pleurs prise après un attentat suicide perpétré à Kaboul, en décembre dernier. « Très fier », l’homme qui a appris sa nomination sur Twitter en avril s’est également dit « très heureux d’avoir pu être la voix de ceux qui sont morts ».
Il s'est également réjoui de « l'encouragement » que représente ce prix (le plus prestigieux aux Etats-Unis en matière de journalisme) pour tous les reporters de la région. « Cela va aider tous les journalistes. C'est très bien que la réalité que nous montrons, différente de celle des journalistes occidentaux, ait été reconnue par une grande organisation occidentale comme le prix Pulitzer », a-t-il déclaré après avoir reçu sa distinction. Et d’ajouter : « beaucoup de gens pensaient que le Pulitzer ne reconnaîtrait jamais notre travail. Maintenant ils ne peuvent plus dire ça ».
Quant à Thomas Friedman, co-président du comité Pulitzer et chroniqueur de politique internationale pour le New York Times, il a évoqué sa « mélancolie » au souvenir d'une époque où tous les grands médias couvraient les affaires internationales. « Notre industrie n'est peut-être pas aussi vivante et en bonne santé, mais notre talent l’est », a-t-il assuré, regrettant toutefois que certaines entreprises de presse aient « abandonné depuis si longtemps le reportage international, qu'elles ne se souviennent même plus en avoir jamais fait ».
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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