Ariel J. Nasr va à l’essentiel : stade Ghazi à Kaboul, une quinzaine d’athlètes afghanes, gant au poing, libèrent leur rage silencieusement contre des sacs de sable. Un véritable combat même à l’entraînement, pour dénoncer leur condition, pour obtenir le droit de pratiquer leur sport, pour être capable un jour de repousser hors d’Afghanistan les Talibans dont les atrocités passées – lapidations, flagellations, amputations – sont encore bien présentes à l’esprit.
D’ailleurs, Sadaf Rahimi, sélectionnée pour défendre son pays aux Jeux olympiques (JO) de Londres, a déjà été menacée, tout comme son entraîneur Sabir Sharifi, un ancien boxeur choisi pour les JO de 1984 à Los Angeles, mais qui n’a pu s’y rendre à cause du conflit armé contre les Soviétiques. Déjà, la guerre, les privations et les menaces. C’est aussi ce qui fait la force de Sadaf Rahimi, la boxe n’est pas son seul combat : « Les autres boxeuses ne sont pas tristes comme nous. Personne ne les menace ». Un atout qui pourrait lui permettre de donner confiance aux Afghanes pour qu’elles se rebellent contre leur condition de femme-esclaves. Une lourde charge pèse sur les épaules de la jeune femme d’à peine 17 ans : un combat sur et hors du ring, un combat à la vie, à la mort, comme tous les champions.
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Laure Gamaury
(Source : nouvelobs.com)
Crédit photo : ONF
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