Si l’on s’arrêtait à son nom, on pourrait penser qu’il s’agit d’un journal dédié au jardinage. Il n’en est rien, loin de là même. Rose Magazine est un semestriel destiné aux femmes souffrant ou ayant souffert d’un cancer. Rose, en référence à Octobre Rose, le mois de mobilisation et de lutte contre le cancer du sein, maladie responsable de 11 500 décès chaque année. Mais pas de misérabilisme. D’ailleurs, en couverture du numéro 3, une jeune femme aux grands yeux bleus en amande, maquillée et manucurée avec soin, casse l’image de la cancéreuse à l’article de la mort. Aucun doute, Rose Magazine est une ode à la vie.
Distribué dans l’ensemble des établissements de santé publics et privés, mais aussi dans les centres de lutte contre le cancer, « il est vécu comme un cadeau pour les femmes dans une période morose et de grisaille. Nous cherchons à apporter un peu de soleil dans leur vie », explique Céline Lis-Raoux, directrice de la rédaction et instigatrice du projet. Pour autant, l’objectif n’est pas de faire abstraction de la maladie. La petite rédaction de « Rose mag’ » n’est pas adepte de la politique de l’autruche ; des articles sont donc consacrés au dépistage du cancer, aux différentes populations de malades ou aux avancées thérapeutiques permettant, par exemple, aux patientes de devenir mères après un traitement.
Mais Rose Magazine, ce n’est pas que ça. Comme dans tout titre féminin, enquêtes sociétales, initiatives innovantes et pages mode trouvent aussi leur place. Ainsi, pour ce numéro anniversaire, le magazine propose une grande enquête sur la précarisation sociale de nombreux malades du cancer en France, décerne le « Prix de l’entrepreneuse » aux femmes n’ayant pas hésité à tenter la grande aventure de l’entrepreneuriat après la maladie et se moque des aprioris stupides sur les cancéreux qui circulent au bureau.
Enfin, parce qu’un féminin ne le serait pas vraiment sans une touche glamour, le magazine propose des pages mode pour un « hiver cool ou pop » et beauté avec une sélection de masques hydratants, fonds de teint et autres produits de beauté. « Paradoxalement, on s’aperçoit que beaucoup de femmes commencent à s’intéresser à la mode et au maquillage après la perte d’un attribut féminin, sein et/ou cheveux », constate Céline Lis-Raoux. Et d’ajouter : « C’est une forme de compensation ».
Gratuit et diffusé à 200 000 exemplaires, Rose Magazine vient de célébrer sa première année d’existence. En guise de cadeau : une nomination au prix de « Meilleur magazine de presse 2012 » et le prix « Meilleur lancement 2012 » lors du Grand Prix des médias organisé par CB News. On lui souhaite bonne route…
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