Elle nous a donné rendez-vous dans l’un de ses quinze instituts de beauté, situé rue du Faubourg Saint-Honoré, dans le VIIIe arrondissement de Paris. Apprêtée, perchée sur plusieurs centimètres de talons, elle nous installe dans de confortables canapés. Chez « Hapsatou Sy », on se sent vite comme à la maison. « Je suis à vous dans 2 minutes », assure-t-elle avant de disparaître au pas de course. Dix minutes plus tard, après avoir donné quelques instructions à ses employées, réglé 2/3 détails administratifs et rendu une assiette (vide) au restaurateur d’en face (« Il a eu la gentillesse de m’offrir un dessert ! », explique-t-elle avec un large sourire), Hapsatou s’installe enfin. Sur fond de music jazzy, l’entretien peut commencer…
Hapsatou Sy : Je suis tombée dans la création d’entreprise quand j’étais enfant, en suivant l’exemple de mon père qui a toujours été entrepreneur. Il a quitté son pays natal, le Sénégal, pour venir s’installer en France et vivre le rêve que pouvait lui offrir ce pays. Pour ma part, j’ai commencé à travailler très tôt, pour acheter ma liberté en quelque sorte. A 12 ans, j’aidais les personnes âgées. J’étais la fillette la plus riche de ma ville (elle sourit). En réalité, je voulais déjà être maître de mon destin.
Petit à petit, j’ai constaté que beaucoup des choses que l’on disait impossible ne l’étaient pas. C’est dans cet état d’esprit que je me suis lancée dans la création des espaces de beauté Ethnicia (récemment renommés « Hapsatou Sy »). Dès le départ, je voulais créer une grande entreprise ; mon ambition secrète au début était de détrôner L’Oréal. Mon crédo pourrait être : « Il faut viser la lune pour atteindre les étoiles ».
La télévision, on peut aussi dire que je suis tombée dedans, mais M6 a joué un grand rôle dans cette aventure. La chaîne m’a consacré un reportage dans son émission « Zone Interdite », et c’est ainsi que j’ai été repérée pour être juré dans « L’inventeur de l’année ». Je pense qu’ils ont remarqué ma manière de m’exprimer, qu’ils ont apprécié mon discours. Pour « Le Grand 8 », j’ai appris que Laurence (Ferrari, ndlr) avait souhaité que je rejoigne la bande après avoir vu mes prestations en tant que juré. Nous nous sommes rencontrées cet été pour la première fois. Puis tout est allé très vite.
H. S. : C’est vrai, mais c’est vraiment la sensation que l’on a quand on travaille toutes ensemble. Comment pourrait-il en être autrement avec des femmes si joyeuses, à l’image de Roselyne Bachelot ? Cette impression tient aussi au fait que nous ne sommes pas dans une perspective moralisatrice ou de donneuses de leçons. Nous abordons chaque sujet avec beaucoup de légèreté, exactement comme le ferait, c’est vrai, une bande de copines.
De plus, nos interventions ne sont pas encadrées. Je veux dire par là que nous n’avons pas de domaine de prédilection, comme ça peut être le cas dans d’autres programmes de ce type. Je peux, au même titre que Roselyne, intervenir sur un sujet politique avec mon regard de citoyenne. Quant à elle, elle sera en droit de s’exprimer sur une question entrepreneuriale car elle aura une vision différente de la mienne. Nous sommes vraiment toutes les cinq sur un même pied d’égalité, et je vous promets des échanges musclés et de l’info croustillante.
H. S. : Roselyne Bachelot est la bonne vivante de la bande. Quand on la regarde, on voit à la fois la femme politique et la femme tout court. Elle sait faire rire et ne peut pas ne pas exister dans un groupe.
Elisabeth Bost est drôle, douce et percutante à la fois. Elle est très discrète mais quand elle intervient dans un débat, elle est vise toujours juste. Je ne la connais pas encore très bien, mais c’est le genre de fille que j’aimerais avoir comme amie.
Le fort caractère de la bande, c’est Audrey Pulvar. Elle dit ce qu’elle veut quand elle le veut mais c’est avant tout une grosse bosseuse. Elle a toujours un avis sur tout mais quand elle prend la parole, elle sait exactement de quoi elle parle car elle a étudié le sujet en profondeur. Nous avons des moments d’échange très intéressants toutes les deux, car nous ne sommes pas toujours d’accord. Mon défi est donc de réussir à la rallier à mon point de vue, au moins une fois. Enfin, contrairement à ce qu’on dit d’elle dans les médias, c’est une personne très à l’écoute de l’autre.
Laurence Ferrari est une merveilleuse rencontre. Nous avons beaucoup de choses en commun. C’est une femme forte, qui s’est beaucoup battu pour en arriver là où elle en est aujourd’hui. Elle n’a rien volé et ne doit rien à personne. Nous avons des parcours très différents mais paradoxalement, ils se ressemblent beaucoup.
H. S. : Un peu folle, déterminée, ambitieuse… Et puis, je vais me flatter : sympa ! Plutôt un peu sympa, mais pas trop quand même ! (Elle rit.) Sérieusement, je suis surtout la novice de la bande. Ca va forcément être plus compliqué pour moi car il y a beaucoup de réflexes que je n’ai pas. Je vais à coup sûr faire des gaffes et dire des choses qui ne sont pas politiquement correctes mais tant pis. Il faut bien en passer par là ! Et puis, c’est tout de même très excitant de pouvoir évoluer au contact des ces femmes. Je pense que je vais vite être entraînée dans une espèce de tourbillon…
H. S. : J’ai vécu ces sept dernières années avec la tête dans le guidon. Si je suis raisonnable, je dirais que tout est allé très vite. J’ai ouvert mon premier institut de beauté à 24 ans, j’en ai 31 aujourd’hui. Si je ne suis pas raisonnable, en clair, si je suis moi, je trouve que ce n’est pas allé assez vite. Peut mieux faire, comme dirait l’autre !
Quand à mes projets, c’est simple, je veux continuer à m’éclater, à m’épanouir, à faire ce que j’aime, quel que soit le domaine…
Crédit photo : hapsatousy.com
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